Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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lundi 4 octobre 2021
mardi 12 juin 2018
"LA PUISSANCE D'UNE MOUCHE SUR LE PARE-BRISE D'UNE PORSCHE". À LIRE À LA BOUCHERIE LITTÉRAIRE !
Il y a un problème avec le mot poésie : c’est
qu’appliqué à quantité de choses qui n’en sont pas, ce terme leur confère d’ordinaire une forte
valeur ajoutée alors que la chose ou les choses, restons vague, que ce terme en
principe désigne, souffrent publiquement d’une cruelle désaffection. Bref, la
poésie, il semble qu’on en ait d’autant plus plein la bouche qu’on n’en lit
dans le fond jamais.
De cet amer constat, le livre de Marc Guimo que
vient, à sa manière un peu provocatrice, de sortir pour le Marché de la poésie
qui s’achève, la Boucherie littéraire,
tire une suite de variations qu’on pourrait presque dire désopilantes, si l’on était certain que le lecteur pouvait se
rappeler l’origine médicale de ce mot. Car c’est vrai qu’avec cette espèce de
liberté relâchée de ton et de langage, cette prise plus directe sur la
trivialité de nos existences quotidiennes, par laquelle un certain nombre de
jeunes auteurs entendent se démarquer du style un peu guindé, gourmet, un brin
Guermantes et constipé qu’ils prêtent sans trop les connaître à leurs aînés, l’ouvrage
de Guimo fait du bien et désobstrue un peu les rates, même si pour finir on
peut sans doute lui préférer les réflexions et les confidences autrement plus
élaborées et nourrissantes qu’on trouve par exemple dans l’Écrire et surtout le Basse langue de Christiane Veschambre, parues ces derniers temps, chez Isabelle
Sauvage.
lundi 6 novembre 2017
BONNES FEUILLES ! DIEU EST À L’ARRÊT DU TRAM D’EMMANUEL MOSES.
CLIQUER DANS L'IMAGE POUR LIRE L'EXTRAIT DANS SA TOTALITÉ |
"Il existe des mondes, vous n’avez pas idée." C’est par cette épigraphe empruntée au poète turc Orhan Veli ( 1914 – 1950) que se fait l’entrée dans le tout dernier livre d’Emmanuel Moses où le lecteur retrouvera ce qui fait tout le charme de cette poésie mobile et composite que je qualifierai volontiers de « fantaisiste » si le concept, tout aussi plastique que la sensibilité et l’écriture de l’auteur, n’en était aujourd’hui venu, malgré tous les efforts faits depuis le XIXe siècle pour en définir les contours, à se prêter finalement à toutes les torsions possibles. (voir)
Liberté de la forme, relation toujours neuve et souvent
inattendue avec un réel bien présent mais dans la simple apparence duquel il
importe de ne pas se laisser enfermer, inquiétude de soi, jeté dans un temps
qui n’est pas seulement celui des horloges mais celui de la mémoire et de
l’imaginaire emportés par une culture à la fois vaste et bigarrée,
vulnérabilité sentimentale et labilité souvent pleine de distance de son
expression … c’est un peu tout cela que je retrouve dans Dieu est à l’arrêt du tram qui ne fera peut-être pas oublier des
livres tels que Dernières nouvelles de
Monsieur Néant (2003) ou D’un
Perpétuel hiver (2009) dont j’ai pu en leur temps rendre compte, mais qui
régalera toujours ceux d’entre nous qui aiment à ressentir à travers les
vivifiantes singularités d’un style les irrépressibles provocations de
l’existence. Jusque dans sa déprime.
À l’intention du lecteur
curieux et dans le cadre des choix d’extraits
que nous proposons sur ce blog j’ai choisi pour la richesse de sa thématique, et
tout particulièrement pour son évocation de la dimension profondément vivante
et sensible de l’arbre qui s’enracine dans un temps et un univers bien plus
vastes que le nôtre, un passage du long poème liminaire qui tranche avec le
caractère un peu de pièces d’orfèvrerie (page 100) des poèmes courts qui composent la
plus grande partie de ce recueil. Emmanuel Moses y évoque un séjour ancien dans
une grande ville indienne où il cherche à entendre les paroles d’un arbre
sacré, vraisemblablement ce ficus
religiosa appelé aussi pipal ou arbre des pagodes. (voir)
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