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"Il existe des mondes, vous n’avez pas idée." C’est par cette épigraphe empruntée au poète turc Orhan Veli ( 1914 – 1950) que se fait l’entrée dans le tout dernier livre d’Emmanuel Moses où le lecteur retrouvera ce qui fait tout le charme de cette poésie mobile et composite que je qualifierai volontiers de « fantaisiste » si le concept, tout aussi plastique que la sensibilité et l’écriture de l’auteur, n’en était aujourd’hui venu, malgré tous les efforts faits depuis le XIXe siècle pour en définir les contours, à se prêter finalement à toutes les torsions possibles. (voir)
Liberté de la forme, relation toujours neuve et souvent
inattendue avec un réel bien présent mais dans la simple apparence duquel il
importe de ne pas se laisser enfermer, inquiétude de soi, jeté dans un temps
qui n’est pas seulement celui des horloges mais celui de la mémoire et de
l’imaginaire emportés par une culture à la fois vaste et bigarrée,
vulnérabilité sentimentale et labilité souvent pleine de distance de son
expression … c’est un peu tout cela que je retrouve dans Dieu est à l’arrêt du tram qui ne fera peut-être pas oublier des
livres tels que Dernières nouvelles de
Monsieur Néant (2003) ou D’un
Perpétuel hiver (2009) dont j’ai pu en leur temps rendre compte, mais qui
régalera toujours ceux d’entre nous qui aiment à ressentir à travers les
vivifiantes singularités d’un style les irrépressibles provocations de
l’existence. Jusque dans sa déprime.
À l’intention du lecteur
curieux et dans le cadre des choix d’extraits
que nous proposons sur ce blog j’ai choisi pour la richesse de sa thématique, et
tout particulièrement pour son évocation de la dimension profondément vivante
et sensible de l’arbre qui s’enracine dans un temps et un univers bien plus
vastes que le nôtre, un passage du long poème liminaire qui tranche avec le
caractère un peu de pièces d’orfèvrerie (page 100) des poèmes courts qui composent la
plus grande partie de ce recueil. Emmanuel Moses y évoque un séjour ancien dans
une grande ville indienne où il cherche à entendre les paroles d’un arbre
sacré, vraisemblablement ce ficus
religiosa appelé aussi pipal ou arbre des pagodes. (voir)
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