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dimanche 16 février 2025

DÉCOUVRIR AUJOURD’HUI LE DERNIER LIVRE D’ÉRIC SAUTOU, LE SOUVENIR AUX ÉDITIONS UNES.

 

CIMA DA CONEGLIANO ECCE HOMO NATIONAL GALLERY LONDRES

 

Merci aux éditions Unes de m'avoir adressé ce livre d'Eric Sautou que je vais m'empresser de lire. En attendant, ce texte pour aussi le plaisir de l'associer à ce souvenir (pour moi) d'un visage de Christ, admiré il y a quelques années à la National Gallery.

lundi 6 janvier 2025

POÉSIE. UNE SÉLECTION DÉCOUVREURS POUR ABORDER 2025.


Il est des habitudes auxquelles on aurait tort de renoncer.

Je ne sais si c’est le fait d’avoir pendant plus d’un quart de siècle proposé à ceux qui la connaissent peu de découvrir la poésie contemporaine à travers une sélection d’ouvrages aux formes diverses et aux tonalités variées qui m’amène en dépit de l’abandon en juin dernier du Prix des Découvreurs à partager encore en ce début d’année 2025 une sélection cette fois de dix ouvrages récents qui à mes yeux sont de nature à porter témoignage de la richesse et de l’ouverture d’un genre que ceux qui en restent à leurs souvenirs scolaires ou universitaires sont bien loin d’imaginer.

lundi 16 décembre 2024

MÊME DEVANT CES BRAISES SUIVI DE DEUX POÈMES LÂCHÉS DE GEORGES GUILLAIN EN ÉDITION NUMÉRIQUE.

Cliquer pour accéder à l'ouvrage

 

Dans ce petit milieu de la poésie auquel j’appartiens, beaucoup se montrent réticents vis-à-vis de la publication numérique. Le fait que la plupart des ouvrages publiés, quelle que soit la maison d’édition qui s’y soit employé, peinent à se voir écouler à plus d’une centaine d’exemplaires, n’empêche rien. Le petit milieu de la poésie cherche toujours et avant tout à se voir lu sinon simplement vu, en édition papier.

Pour avoir cependant constaté que les diverses publications numériques qu’avec L.D. (Les Découvreurs) j’ai depuis quelques années diffusées sur mon blog avec le seul soutien d’un relais sur Facebook, pouvaient parfois bénéficier de plus d’un millier de vues quand les quelques ouvrages papier pourtant d’excellente qualité que nous avons réalisés n’avaient trouvé que quelques dizaines d’acheteurs, je n’ai aujourd’hui plus la moindre hésitation à proposer aujourd’hui de lire sur écran l’ouvrage dont je me dois de dire maintenant quelques mots.

Comme ces Contours perdus[1] que j’ai proposé de découvrir il y a quelques mois, même devant ces braises, est un ensemble de textes pour moi très ancien dont l’écriture se sera étendue de la toute fin des années 1990 au tout début des années 2000. Pendant près d’un quart de siècle j’aurai assez régulièrement relu ces pages sans éprouver le besoin comme l’envie de leur trouver un éditeur. compris dans le paysage, avec la terre au bout, parmi tout ce qui renverse, les trois ouvrages que les éditions Potentille, de l’Atelier la Feugraie et du Castor Astral ont publié de moi entre 2010 et 2017, plus aboutis, construits et surtout plus ouverts sur des espaces débordant plus largement le cadre de ma sensibilité ou émotivité personnelles, m’ont paru de nature non à discréditer mes textes plus anciens, mais à en rendre pour moi l’intérêt moindre.

vendredi 31 mai 2024

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS : LE ROMAN DE MARA DE GÉRARD CARTIER CHEZ TARABUSTE.

MANET, BOUQUET DE VIOLETTES ET EVENTAIL

Fiction lyrique ou bien plutôt forme subtile et dense de lyrisme fictionnel, le Roman de Mara de Gérard Cartier, paru il y a quelques semaines chez Tarabuste, est de ces ouvrages de poésie qui retient le lecteur exigeant – c’est-à-dire qui ne s’arrête pas à la joliesse comme à l’apprêt séduisant des surfaces – par son caractère stimulant. Tant pour l’esprit que pour la sensibilité. Fruit d’un long et difficile mûrissement qui aura failli d’ailleurs avorter en chemin, Le Roman de Mara, nous informe tout d’abord l’éditeur est, à travers les 33 x 3 poèmes d’une page qui le composent, « celui d'une enfant qui grandit, découvre le monde et s'émancipe ; c'est aussi le roman de son père, qui l'élève seul et à qui elle échappe peu à peu. » C’est encore, pour une large part, une façon pour son auteur d’évoquer la figure absente mais toujours revenante, d’une femme tragiquement disparue, désignée le plus souvent par une simple initiale que le texte dévoile toutefois à deux reprises sous le prénom d’Ornella.

jeudi 18 avril 2024

À PROPOS DES COUVERTURES CONTEMPORAINES DE JOËL BASTARD CHEZ GALLIMARD.

 

 J’hésitais ce matin entre parler d’un tableau d’Ingres dans lequel étrangement je crois voir figurer un Magritte[1] et me casser les dents sur le très énigmatique recueil de Joël Bastard, Les couvertures contemporaines qui viennent de sortir aux éditions Gallimard[2]. Et si je tentais d’en parler ensemble ? Après tout il s’agit moins dans ce blog surtout dans ces derniers temps de rendre compte OBJECTIVEMENT d’une œuvre que d’en noter en moi, les prolongements.

lundi 15 avril 2024

OUI DE VRAIS CRITIQUES EXISTENT ! A PROPOS DU LIVRE DE J.P. CAZIER AUX ÉDITIONS LANSKINE.

Oui il existe bien dans la presse une critique digne de ce nom. Si dans le domaine particulier de la poésie, l’attention vraie est certes ce qui le plus cruellement manque,  les noms que, de peur d’en oublier qui comptent, je ne citerai pas, me paraissent encore nombreux de ceux qui, éveillés lecteurs, savent dans un certain nombre de media parmi lesquels il ne faut surtout pas négliger les espaces numériques, parler des livres avec intelligence et sensibilité. Et hisser la critique au rang d’art.  Jean-Philippe Cazier est de ceux qui justement la portent haut. Et l’ouvrage que publient aujourd’hui de lui les éditions LansKine est là pour le prouver. Regroupant, en s’efforçant par leur agencement, de leur donner une forme donc une portée nouvelles, des textes consacrés à trois auteurs contemporains se signalant par la liberté avec laquelle ils remettent en question les formules communes pour ouvrir des espaces nouveaux et stimulants aux pensées que nous nous faisons du monde, le livre de J.P. Cazier témoigne qu’en dépit de tout ce que nous pouvons voir de déprimant dans le bas-monde de l’information servile et courtisane, l’imbécillité au sens ancien du terme n’a pas encore totalement gagné la partie. Ce dont il faut se réjouir.

vendredi 8 décembre 2023

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. REMPART CONTRE LA POÉSIE POLTRONNE : LA MER EN HIVER SUR LES CÔTES DE LA MANCHE DE JACQUES DARRAS AU CASTOR ASTRAL.

 

« On n’en finit jamais avec la mer ». Comme avec l’eau. Voire, comme, nous le dit et redit au fil de ses ouvrages, Jacques Darras, avec le regard, la pensée, la marche, les images, la poésie. Portés que nous sommes, par cet insatiable appétit de monde autour de nous. Que nous n’en finissons pas d’explorer. Quitte si l’espace ouvert aujourd’hui sur notre planète paraît s’être étréci, à nous relancer, qui sait, vers Mars[1] ou le champ toujours pour notre esprit, infini, des étoiles.

Affirmer que La mer en hiver sur les côtes de la Manche, plus qu’une somme récapitulative est un livre manifeste surprendra sans doute tous ceux qui rechigneront à lire la seconde partie, philosophique, réflexive, érudite, de l’ouvrage. Qui retraçant l’histoire des conceptions occidentales de ces grandes catégories de la pensée que sont l’espace et le temps aboutit, pour le dire à grands traits, à la revendication de la primauté de l’imagination sur la raison dans ce qui constitue notre vitale appropriation d’un réel en permanente mobilité. Dont la figure de la mer comme celle plus généralement de l’eau est pour Jacques Darras depuis longtemps l’éloquente, athlétique et poétique incarnation.

samedi 27 août 2022

22 MOUVEMENTS / MN. OXYGÈNE DE LA POÉSIE.

22 par minute, c'est le nombre de mouvements d'inspiration/expiration que nous effectuons normalement au repos. Ce chiffre rythme sans que nous en ayons conscience cet échange incessant que notre corps entretient avec le milieu plus ou moins respirable qui l'entoure.

C’est sous le signe de ce commerce vital que j’ai placé ce petit livre de 2015, composé, comme je l’indique dans mon Avant-propos, d'un montage de réflexions que ma condition de poète mais aussi de passeur de poésie m'a conduit à noter depuis une bonne trentaine d'années. Les plus anciennes remontant à l'époque où j'ai commencé à prendre l'habitude de tenir un journal de bord. Dans le foisonnant paysage de phrases ainsi accumulées, qui visaient à me rendre l'activité d'écrire, mais aussi de lire, si possible plus claires, j'ai isolé une suite de passages qui dessinent maintenant pour moi comme autant de bassins à l'intérieur d'un jardin. De préférence à la française ! Par-là, je me suis donné l'illusion de retenir intellectuellement un peu du mystère de ce travail qui m'aura si souvent occupé. Me détournant de tant de choses qui paraissent pourtant aux yeux du monde beaucoup plus désirables.  

Bien qu’il existe toujours à l’état de livre physique, je donne aujourd’hui à lire cet ouvrage dans sa version dématérialisée. N’espérant plus que les exemplaires qui restent à dormir dans leurs cartons fassent demain l’objet d’une universelle demande. Et toujours plus conscient que si la forme des bassins est plus belle quand elle est pure, elle ne dit toujours rien de l’eau qu’elle prétend retenir. Surtout pas tout entière.

Découvrir l'ouvrage et le télécharger en cliquant sur l'image ci-dessus ou le feuilleter ici sur Calameo.


 

vendredi 1 octobre 2021

ET VOICI LA CHANSON D’HÉLÈNE SANGUINETTI NOUS REVIENT CHEZ LURLURE !

Et voici la chanson d’Hélène Sanguinetti reparait aujourd’hui chez Lurlure. Et je me réjouis de retrouver cet ouvrage que j’avais salué à sa première sortie, en 2013, aux éditions de l’Amandier et d’ailleurs intégré à notre sélection pour le Prix des Découvreurs 2013-2014.

En voici sans en changer une ligne ce que j’en disais à l’époque sur mon blog.

***

 J'ai un jour dit qu'être écrivain c'est se sentir claustrophobe dans le langage des autres. On suffoque littéralement.

David Grosmann, entretien au Nouvel Observateur, novembre 2012

 

Pareille à rien[1], c’est ainsi qu’apparaîtra sans doute à beaucoup la poésie d’Hélène Sanguinetti, dans Et voici la chanson, ouvrage au titre a-priori trompeur si l’on attend par là quelque composition à la fois légère et facile, quelque jolie ritournelle simplement destinée à donner voix aux émotions les plus communes.

mardi 9 mars 2021

TENIR AU MONDE. SUR UN BON LIVRE DE SÉBASTIEN MÉNARD PARU CHEZ PUBLIE.NET.

 

Beau titre que ce Quelque chose que je rends à la terre, que viennent de m’adresser les éditions Publie.net. Et l’idée d’imaginer le poème comme une sorte de contre-don, une chose par laquelle on s’acquitterait d’une dette qu’on aurait contractée avec le monde, avec la vie, avec la terre qui nous porte et nous nourrit, l’humus lui-même à qui nous devons notre nom d’homme, est toujours des plus séduisantes. Il y a maintenant bien longtemps, mon maître, Henri Meschonnic, professait, sans trop être entendu par les habiles de l’époque, que le poème était comme la transformation d’une forme de vie par une forme de langage et la transformation d’une forme de langage par une forme de vie. C’est à cette subtile compénétration des mots et de la vie que s’attache Sébastien Ménard chez qui la poésie finit par apparaître comme une présence inséparable du quotidien, non plus cette entité fuyante, cette surréalité chimérique que certains parent des voiles pompeux du sacré, mais comme principe actif de la vie la plus simple, jusqu’à se faire agent mécanicien réglant un dérailleur de bicyclette, attentif jardinier employé à planter des bâtons pour y faire grimper des pois.

Certes, je n’ai pas lu les autres recueils de Sébastien Ménard, qui montrent, je crois, une personnalité portée vers la rencontre, séduite par les marges et les empathiques couleurs des routes, du risque et du voyage, mais je ne crois pas que ce livre qui se déploie dans le cadre plus resserré d’une existence tournant autour d’une terre, d’un jardin, d’une petite famille aussi dont on devine qu’elle peine parfois à joindre les deux bouts, soit d’un caractère si différent. Le principe étant de s’y montrer ouvert au monde, à l’importance de chaque instant vécu qui nous traverse, en l’amenant le plus possible à l’expression.

mardi 16 février 2021

POÈTE ÉQUILIBRISTE. SUR LES DRAPEAUX DROITS DE BENOIT CAUDOUX AUX ÉDITIONS HÉROS-LIMITE.

 
Je ne connais pas Benoit Caudoux. Qui enseigne pourtant la philosophie dans une ville qui m’est proche. Et chère. Et se trouve être un spécialiste de Jean-Jacques Rousseau, auteur dont, en ce moment de notre histoire où tout, semble-t-il, tend à réduire la parole à un simple mécanisme réglé sur les représentations extérieures qui s’accordent à façonner nos étouffantes réalités, on ne saurait trop célébrer le mérite de nous rappeler toujours qu’elle est ou doit être, avant tout, énergie générée par les puissances intérieures de vie qui, pathétiquement, sourdement, nous affectent. Hors de tout mot. Et de toute grammaire.

 

Drapeaux droits, dont le titre – mais pas que - n’est pas sans me faire penser à ces fameux Poteaux d’angle de Michaux, est donc pour moi une découverte. Découverte d’une conscience, d’une sensibilité, dont les relations qu’elles entretiennent avec les choses, avec les êtres, avec elles-mêmes aussi, ne sont rien moins qu’évidentes, que transparentes. Conscient des pièges de la pensée autant que du langage sensé la soutenir, Benoit Caudoux s’interdit d’embrasser la vaste totalité de ce qui existe, en recourant à ces formules prétentieuses et ampoulées qui suscitent l’admiration des sots. Il sait à quel point nos phrases peuvent se gonfler de vent. Et que le bruit qu’elles font n’empêche pas leur vide.

Aussi se porte-t-il de préférence vers le rien. Le presque rien. La dérision aussi, qui l’amène parfois à révéler la trompeuse légèreté du langage à travers des jeux dignes de l’Almanach Vermot. C’est que ce poète joueur qui cherche à s’affirmer lucide, pratique parfois jusqu’à l’excès l’art de la mise à distance. Y compris avec lui-même. Cela donne une poésie d’apparence parfois détachée. Cérébrale et cependant bien sentie. Nous laissant des textes un peu secs comme tirés au cordeau. En équilibre périlleux souvent sur leur propre silence.

 

Drapeau est le nom d’une pièce d’étoffe dont l’image déployée affirme emblématiquement l’identité d’une nation, d’un groupe, voire symboliquement d’une idée. Fichant les drapeaux de ses poèmes sur le blanc de la page Benoit Caudoux affirme par là quelque chose non de son identité, notion pour lui problématique, mais de son expressivité, de sa qualité toujours un peu déroutante de vivant. Droits, ses drapeaux nous font comprendre aussi que quels que soient les interrogations, les angoisses, les doutes, les moqueries aussi que soulèvent, chez lui, tout autant les affectations de maîtrise, de sérieux, des piètres humains que nous sommes que les limites et les contradictions de notre triste condition, il n’est pas prêt de se résoudre, lui, à baisser pavillon.

 


Cliquer sur l'image pour découvrir en PDF quelques poèmes de Benoit Caudoux.