
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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jeudi 28 mars 2019
DE LA DIFFICULTÉ DE L’INCARNATION. LE BEL OBUS. UN OUVRAGE DE GUILLAUME DE FONCLARE.

dimanche 25 mars 2018
REFAIRE PASSER LA MORT DU CÔTÉ DE LA VIE. UN BOUQUET POUR LES MORTS. ENTRETIEN AVEC GEORGES GUILLAIN.
Quelle est l’origine profonde de ton livre ?
Qui ne sait qu’en matière d’art,
et la poésie est avant tout un art, l’œuvre est plus souvent le fruit d’une
poussée, d’un entraînement inconscient de toute la pensée sensible qu’une
opération préméditée dont l’esprit aura dès le départ pesé les principaux aboutissants.
Un Bouquet pour les morts est de ces livres dont le sens ne m’est
apparu que bien tard. Et qui réellement s’est fait, pourrais-je dire, de
lui-même, entendant par-là que c’est en réponse aux progressives et multiples
sollicitations des divers éléments qui lentement s’y sont vus rassemblés, qu’il
s’est trouvé prendre figure.
En cela ce livre est un livre
vivant.
Oui mais dans l’adresse finale au lecteur tu le relies clairement à
tous les disparus de la Grande Guerre. Et la plupart des poèmes qui composent
ton Bouquet sont dédiés à des soldats de diverses origines qui ont trouvé la
mort à l’occasion de ce conflit. Tu dis aussi dans cette adresse qu’ils sont
comme une réponse à l’invitation que tu as découverte sur le fût d’une colonne
élevée à la mémoire des soldats russes venus combattre pour la France, de leur
offrir « quelques fleurs ».
C’est vrai. Mais si le livre se
présente effectivement comme une offrande aux morts de la première guerre mondiale
et évoque certains des lieux où ils reposent – vallée de la Somme, plaine de l’Aisne,
cratère de Lochnagar, Ferme de Navarin, Main de Massiges, plateau de
Californie, cimetière de Craonnelle … - il se présente de toute évidence beaucoup moins
comme le rappel des horreurs dont ces paysages furent en leur temps le théâtre
que l’évocation de la relation affective, charnelle, que les disparus dont il
fait état auraient pu entretenir heureusement, pleinement, avec le monde si la
sauvagerie de la guerre n’avait cruellement
mis un terme à leur espérance légitime de vivre.
Car c’est bien de l’intérieur de
ma vie propre, de la relation particulière que j’entretiens avec ce qui
m’entoure, m’émeut et me nourrit que cet ouvrage, peut-être, approche quelque
chose de l’existence de ceux que je fais figurer dans ses pages.
lundi 11 décembre 2017
LA GUERRE REND-ELLE FOU ? LES SOLDATS DE LA HONTE DE JEAN-YVES LE NAOURS.
C'est un des multiples avantages
des rencontres que nous organisons que de relancer à chaque fois notre
curiosité. Pour les livres. Certes. Mais aussi au gré des conversations, des échanges,
pour des lieux. Des époques. Des personnes. Des évènements. Des problèmes...
Une de nos rencontres avec Gisèle
Bienne, autour de la Ferme de Navarin,
a ainsi été l'occasion de nous souvenir avec elle de bien des lectures que nous
avons faites autour de la première guerre mondiale - nous en ferons peut-être
un jour la liste - mais aussi de nous décider à nous intéresser de plus près à
cette question des "mutilés mentaux" qu'un ancien article relatif au Cimetière des fous de Cadillac (Gironde)
nous avait fait, en son temps, découvrir.
vendredi 17 novembre 2017
SUR NOTRE INCAPACITÉ À NOUS SOULEVER CONTRE CE QUI EST DÉTESTABLE.
Pour des raisons que chacun comprendra et qui débordent largement le parallèle
que je faisais entre les mutineries de 1917 et « le délire officiel »
de Noël, au moment où d’aucuns se sentent malgré eux, enrôlés dans la défense
d’un modèle social dont on voit de plus en plus clairement qu’il ne profite
qu’à une minorité d’individus qui se sont, semble-t-il, donnés comme objectif d’exploiter le plus possible leurs semblables, pour ne pas parler des
ressources communes de la terre, je crois bon de revenir sur le livre de
l’historien André Loez, que j’ai présenté sur mon ancien blog en décembre 2013.
Il offrira peut-être à chacun de quoi
comprendre en partie les raisons actuelles de notre incapacité à nous soulever
contre un état des choses que nous sommes, je pense, de plus en plus nombreux à
trouver détestable.
Tout vrai lecteur le sait. À l'intérieur
de soi, c'est tout un jeu de configurations et de reconfigurations qui se
produit durant le temps de la lecture. Là s'échangent des temporalités. Des
situations. Des préoccupations. Celles bien entendu de l'ouvrage et des récits
qu'il met en œuvre. Celles aussi qui nous sont propres et qu'aucune lecture
même la plus captivante n'est en mesure de suspendre totalement.
Il en résulte parfois des mises
en relation surprenantes.
Lisant le très important livre
d'André Loez sur les mutins de 1917, que nous ne saurions trop conseiller en
prévision des commémorations tous azimuts à venir, tandis que nous subissions
la terrible pression commerciale correspondant à ce que Baudelaire appelait
déjà dans les Petits Poèmes en Prose, l'"explosion du
nouvel an", quelque chose en nous, malgré l'évidente différence des
matières, malgré le caractère paradoxal et même possiblement choquant de leur
rapprochement, nous enjoignait à chercher ce que ces refus de la guerre étudiés
de façon si attentive par l'historien, un peu dans la lignée des préconisations
du Michel de Certeau de l'Invention
du quotidien, s'efforçaient aussi de nous faire entendre sur notre propre
attitude à l'égard de ce qu'il est possible de considérer aujourd'hui comme
l'obligation sociale de fête.
jeudi 15 septembre 2016
AUTOUR DE LA GUERRE 14-18. DES RESSOURCES POUR LA CLASSE. UNE BELLE RÉUSSITE ENCORE DU LYCÉE BERTHELOT DE CALAIS.
Nous recevons aujourd’hui, suite à la commande que nous a passée l’an
dernier le lycée Berthelot de Calais, le petit livre que nous avons réalisé
autour des paysages de la Grande Guerre. Conçue par Martine Resplandy,
professeur de lettres et référente culturelle de l’établissement, l’opération
qui a bénéficié de l’aide du Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais et a obtenu
le label de la Mission du Centenaire de la guerre 14-18, a conduit une 50
d’élèves de Calais sur les traces de quelques-uns des poètes et artistes du
début du XXéme jetés dans ce
qu’on a pu appeler « l’enfer du
front ».
Accompagnés par 3 écrivains qui
se sont efforcés de les aider à mettre des mots sur cette expérience
particulièrement difficile, ces élèves ont pu approcher de façon plus
significative et profonde des lieux comme le Mémorial de Thiepval dans la Somme, le célèbre Chemin des Dames dans l’Aisne ou encore celui de la Main de Massiges dans la Marne par où
passèrent, entre autres, le caporal Cendrars et le sous-lieutenant Apollinaire.
Ceux qui voudraient en savoir
plus, voire s’approprier à leur tour de nouvelles ressources, pourront aussi
télécharger les importants et très complets documents pédagogiques fournis aux
élèves pour préparer leur voyage (cliquer pour cela sur les liens ci-dessous).
jeudi 12 mai 2016
MIEUX CONNAÎTRE LE PASSÉ POUR COMPRENDRE LE PRÉSENT. RENCONTRE AVEC CLÉMENTINE VIDAL-NAQUET.
Comme le remarque justement le
grand historien Lucien Febvre que Clémentine Vidal-Naquet cite en exergue de
son livre sur les correspondances de guerre, « prétendre reconstituer la vie affective d’une époque donnée, c’est une
tâche à la fois extrêmement séduisante et affreusement difficile » que
l’historien toutefois « n’a pas le
droit de déserter ».
Mais pourquoi ? Pourquoi
toujours aujourd’hui, cet échange de millions et de millions de lettres - on parle de plus d'un million par jour - par lequel les couples que formaient nos arrières grands-parents ont répondu à leur séparation massive, peut-il intéresser des jeunes gens qui dépendent de technologies tellement
différentes pour communiquer un quotidien qui n'a apparemment rien à voir avec celui vécu, il y a tout juste un siècle, par
leurs lointains ancêtres.
C’est à cette question que la
jeune et talentueuse historienne Clémentine Vidal-Naquet est venue répondre, à
l’invitation de la Médiathèque de Calais, face à une vingtaine d’étudiants de
BTS du lycée Berthelot. Je ne reviendrai pas sur le contenu de la première
partie de son intervention que le lecteur pourra s’il le désire retrouver dans
la vidéo que nous avons mise en ligne. C. Vidal-Naquet y explique la façon,
fort inattendue, dont elle a pris possession de son sujet, la méthode
particulière qu’elle a suivie – toutes choses passionnantes pour comprendre un
peu la façon dont les choses se font ou pas dans notre esprit. Elle insiste
également sur la façon dont en dépit des différences sociales et des
singularités individuelles ces innombrables correspondances brassent à peu près
toutes, en fait, les mêmes lieux communs, tournant inlassablement autour des
grands thèmes de l’organisation de la vie matérielle, de la santé, de la
famille et aussi de l’amour. Pour ce qui est de ce dernier elle explique en
quoi la menace constante de la guerre, liée à l’éloignement des conjoints a peu
à peu libéré chez certains une parole au départ entravée par toutes sortes de
conventions...
dimanche 24 janvier 2016
IMMENSITÉ DES PLUS HUMBLES MATIÈRES !
![]() |
JARDIN DE MOUSSES KYOTO |
De retour d’une rencontre avec des élèves d’une classe de premières du lycée Berthelot de Calais je voudrais leur dédier ce
billet que j’ai consacré il y a deux ou trois ans déjà à l’ouvrage de Véronique
Brindeau, Louanges des mousses.
Il y a un
usage du monde qui permet chaque jour de l'inventer davantage. Les vrais
livres, nés d'une connivence profonde avec les choses de la vie et capables
d'exprimer avec une même profondeur, la jouissance, l'émotion mais aussi la
sagesse que son auteur en a retirées, nous éclairent ainsi de fenêtres
nouvelles. Diffusant leur lumière, avec plus ou moins d'éclat. Et de
retentissement. Louange des mousses
de Véronique Brindeau appartient à la catégorie des ouvrages discrets, modestes
mais dont la découverte ouvre paradoxalement sur des horizons de pensée vastes.
Sinon illimités. Ce qui n'est pas sans rappeler les propos de Witold Gombrowicz
dans Cosmos, "J'ai dû, vous le comprenez, recourir
toujours davantage à de tout petits plaisirs, presque invisibles. Vous n'avez
pas idée combien, avec ces petits détails, on devient immense, c'est incroyable
comme on grandit".
Nous ne disposons pour distinguer les quelques trois
cents variétés de mousse que de trois mots !
dimanche 1 novembre 2015
PROPOSITIONS DE RENTREE
LES DÉCOUVREURS 2
continuent d’accompagner les enseignants dans leur recherche d’actions originales, créatrices à la fois de sens et de valeurs, autour de la littérature vivante.
Prix des Découvreurs 2015-2016
Il s’ouvre largement à l’international avec les ouvrages, en édition bilingue, d’un poète chinois et d’une poète irlandaise. Signalons aussi celui d’une poète syrienne, Fadwa Souleimane qui réfugiée en France tente de mettre des mots sur l'expérience profonde qu'elle a du conflit qui ensanglante son pays depuis de nombreuses années.
Le Dossier comprenant d'importants extraits et de nombreuses illustrations peut être téléchargé directement en quelques minutes
Ils offrent de nombreuses possibilités d’exploitation dans les classes même pour celles qui ne participeraient pas à l’ensemble de l’opération.
Découvrir un poète contemporain :
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