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Il y a quelques semaines, ma fille Flora a partagé avec moi une série de photos prises à Essaouira (Maroc). Sans être du tout photographe, ne disposant d’ailleurs pas d’autre matériel qu’un banal photophone, Flora, qui est paysagiste, possède une sensibilité aux choses et à l’image qui ont fait qu’immédiatement ces photos m’ont parlé. Bien au-delà de toute référence touristique. Ce qui m’a donné envie de les associer à des mots. J’ai commencé à le faire en leur imaginant des titres un peu personnels tels que Hommage à Nicolas de Staël pour la photo qu’on trouvera page 4 du présent livret. Puis ayant repris il y a quelques mois l’édition de la revue numérique pARTages, en orientant les nouveaux numéros vers ce que je présente comme une ouverture plus large encore au monde et à l’Histoire de notre temps, j’ai eu l’idée de rassembler un certain nombre de ces photos en les associant au travail d’un poète dont l’œuvre serait aussi principalement tournée vers la découverte de soi et le voyage. J’ai très vite pensé à Jean-Christophe Belleveaux dont le récent ouvrage, précisément intitulé Les lointains, chez Faï fioc a confirmé tout le bien que je pensais déjà de cet auteur découvert il y a une quinzaine d’années avec son machine-gun, publié chez Potentille.
Comme je l’écrivais à propos de cet ancien ouvrage, en poésie, comme en art d’ailleurs, le lecteur attend que les œuvres l’atteignent non comme de simples objets esthétiques mais comme des présences. Des présences individuées. En même temps nécessaires. Pratiquant, pour reprendre le beau concept de Michel de Certeau dans L’invention du quotidien, le braconnage de toutes ces choses dont nous composons nos vies - irrésistibles appels de l’ailleurs, attention aussi aux choses les plus simples et triviales qui nous entourent et surtout au murmure qu’elles produisent en nous quand nous lâchons prise et que nous éprouvons à quel point nous sommes démunis, démunis et ignorants face à ce qui nous arrive - le travail de Jean-Christophe Belleveaux se nourrit essentiellement de présences intériorisées. Et jamais accessoires. Ou simplement pittoresques.
C’est ce type de présences que j’ai ressenties en découvrant les photographies de Flora Guillain. Et c’est la raison pour laquelle je suis heureux de les accueillir, avec les textes composés spécialement autour d’elles par Jean-Christophe Belleveaux, dans ce tout nouveau Partage.
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