« Mince il en faut de la chance et des coups de bol
Quand on va dans le poème et dans l’hyperbole
L’aventure réside à tous les coins des mots.
On ne sait jamais tout à fait dans quels rameaux
S’embranchera la phrase qu’on a commencée. »
Laurent Albarracin, Le Château qui flottait
Certes. Entreprendre aujourd’hui de raconter à la manière ultra-parodique d’un roman de chevalerie, en alexandrins de préférence non classiques[1] mais richement rimés, la geste héroï-comique d’un groupe de poètes contemporains, partis à l’assaut d’un mystérieux château se métamorphosant finalement en inépuisable fontaine, tient en partie de la farce potache. D’autant que l’auteur n’hésite pas et dès le premier vers à indiquer les noms de ses compagnons d’aventure, le poète picard Ch’Vavar, ses acolytes de la revue Catastrophes, Pierre Vinclair et Guillaume Condello (ici Don Cello), puis un certain nombre d’autres, dont le nom parlera ou pas au lecteur en fonction bien sûr de la connaissance qu’il a de ce petit milieu.