Terminé ce matin la lecture du gros roman de Kim
Stanley Robinson, Mars la rouge (1992) qu’une critique du roman de
Richard Powers Sidérations m’a conduit à découvrir. C’est de la
Science-fiction dure. Avec plus de science que de fiction, encore que. Et c’est
justement ce qui en fait le prix. Car si de nombreux passages sur la chimie, la
géologie, la cosmologie etc… de la planète rouge me sont largement passées
au-dessus de la tête, j’aime cette façon qu’a le romancier de nous montrer
qu’habiter est bien autre chose que photographier du regard la plage, le coin
de parquet et la table avec son verre de Spritz à quoi semble se résumer la vie
de certains quand ils croient nous parler du monde. Habiter, avec K.S. Robinson,
c’est pénétrer chaque recoin de la croûte martienne, s’imaginer toutes les
forces qui s’agitent sous elle, toutes celles qui aussi dans l’espace
interagissent avec. Sans oublier les hommes bien entendu. Dont les technologies
font autant de merveilles qu’ils provoquent de catastrophes. Mars la rouge en
fait est un livre politique témoignant de la violence des conflits qui opposent
les divers intérêts qui meuvent l’humanité. Livre qui fait aussi la part belle
à la poésie des lieux. La parfois terrible poésie des lieux quand les forces
primaires de la nature, conjuguées à celles des hommes, redessinent les
paysages à la lumière d’un soleil reculé pénétrant avec des couleurs nouvelles
les nuages de poussières entrainés par des vents dont nous n’avons pas idée. Ce
livre est donc aussi celui d’un peintre. Un artiste et penseur complet. J’avoue
être sidéré face à une telle puissance romanesque. Je laisserai passer quelques
jours avant de me lancer dans le second volume, Mars la verte, de cette
trilogie. Où je crois savoir qu’il sera question surtout de botanique et de
biologie. Ce qui n’est pas pour me déplaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire