Pourquoi alors venir sur ce blog attirer l’attention des quelques dizaines de personnes qui viendront s’y pencher ? C’est sans doute qu’il nous faut fuir autant qu’il est possible, la tristesse d’exister. Tristesse qui nous viendrait d’avoir à limiter pour toutes les raisons qu’on sait, notre puissance, même impuissante, d’être ou de vivre. Il y a de la joie, une vraie joie, comme Giono parlait des vraies richesses, à créer. Sans calcul. À partager. C’est là le signe comme l’ont dit bien d’autres, d’une santé morale, peut-être aussi physique, qu’il importe de ne pas laisser s’abîmer, s’éteindre. Et permet surtout d’affronter aussi bien la sourde petitesse que les éclatantes abominations, les limites aussi toujours plus indécises de notre condition.
D’où nous est à chaque instant donnée la possibilité de retomber
dans le monde. Sans en être écrasé.
Cet ouvrage d’une petite trentaine de pages n’étant tiré qu’à
100 exemplaires pour certains accompagnés d’une œuvre originale de Michèle
Riesenmey, nous ne ferons pas de service
de presse. En revanche chacun pourra à sa guise feuilleter l’ouvrage dans une
version produite sur CALAMEO. Cliquer ici : https://www.calameo.com/read/00620322744892c8ccb7e?authid=F919LcpzAjGJ
[1] Je fais
ici bien sûr allusion à Angèle Paoli qui avec son compagnon, Yves, ont
construit depuis plus de quinze ans avec leur blog terresdefemmes, cet
exceptionnel espace d’enregistrement et de découverte d’une large partie de la
poésie contemporaine qui complète assez bien - les goûts et les choix n’étant
pas les mêmes - cet autre monument connu sous le nom de POEZIBAO. Bien sûr
aussi j’ai bien conscience de mettre ici sur le même plan des réalités qui ne
sont pas de même nature. Toutefois je ne fais pas, en ce qui me concerne une
distinction si radicale entre le travail de poète et celui de critique. Si je
comprends bien qu’on peut se lasser de mettre toute son énergie au service des
autres ou des débats souvent formels d’idées, l’exercice critique, en tout cas
tel que je le plus souvent je le pratique, est une façon de me relier
par la parole à la vie, et l’expression d’un engagement où je mets plus que ma
culture et mes facultés tout intellectuelles de jugement. En ce sens, c’est
bien à moi que d’abord il apporte.
[2] Au sens
où l’emploie le philosophe italien Giorgio Agamben, dans La musique suprême,
Musique et politique, in Qu’est-ce que la philosophie ?
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