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Préparer les générations futures au monde qui les attend, on pourrait le dire aussi au pluriel en parlant des mondes qui les attendent - car rien en ces matières n’est sans doute aussi néfaste que de s’enfermer dans des représentations univoques - est sûrement l’une des missions aujourd’hui les plus nécessaires de toute entreprise de formation. Qu’elle soit scolaire ou culturelle. Tant rien n’est devenu plus certain que les régimes d’existence qui sont actuellement les nôtres ne sont plus soutenables dans le cadre d’une planète dont les ressources s’épuisent. D’un milieu dont les équilibres se rompent. D’une humanité dont les membres aussi, au pire se déchirent, au mieux, se voient de plus en plus mis en compétition.
Penser les effondrements qui nous menacent, effondrements que déjà décrit à l’envie la prolifération de toute une littérature de la catastrophe, est le travail, qu’en compagnie d’un jeune universitaire de 28 ans, Jacopo Rasmi, Yves Citton bien connu déjà par ses ouvrages sur l’attention, les médias, voire les courants politiques, entreprend dans ce dernier opus dont la visée consiste à sortir de la sidération et/ou du sentiment d’impuissance que génère chez la plupart d’entre nous la considération des désastres à venir. Sans vouloir en rien jouer l’autruche ou se défiler devant leurs propres responsabilités, les auteurs font ici un travail salutaire de mise en perspectives, comme toujours aussi avec Citton, insistent sur l’importance des cadrages et recadrages perceptifs et intellectuels à faire jouer face à de telles matières si bien que si nous ne sortons pas de cette lecture vraiment rassurés, encore moins confortés dans nos privilèges d’occidentaux dopés à la croissance, même devenue bio, nous pouvons y puiser de quoi nous sentir un peu plus lucides, un peu moins fragiles et finalement moins angoissés.
Pour aider ici le lecteur à se faire une idée plus complète du livre que vraiment nous recommandons, nous proposons le compte-rendu clair et assez complet qu’en donne Agathe Lelièvre sur l’inestimable portail de publication en sciences humaines et sociales qu'est Open éditions.
Nous proposons aussi en PDF un extrait du chapitre de conclusion de l’ouvrage tournant autour de l’idée féconde de « disparation », empruntée par Citton et Rasmi, au philosophe Gilbert Simondon. Illustré d’un détail du célèbre tableau de Géricault, Le Radeau de la Méduse ainsi que d’une toile moins connue de Turner, montrant le difficile accostage d’un navire postal anglais, chargé de voyageurs, dans un port de Calais battu par la tempête.
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