vendredi 20 décembre 2024

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS : NATURE EN DÉCOMPOSITION DE CAMILLE LOIVIER CHEZ BACKLAND ÉDITIONS.

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Nature en décomposition n’est pas un livre pour ceux qui n’aiment de la poésie que ce qui joue sur le vague des mots. Les fades connivences du sentimentalisme borné. Il procède d’un double mouvement extrêmement vivant de projection/diffusion et d’assimilation/concentration qui tente de tenir la balance plus ou moins égale entre tout ce qui du monde extérieurement nous aspire et de ce qui intérieurement cherche à être retenu de soi. L’extrême mobilité affective de l’auteur qui ne s’encombre jamais de raisonnement y entraîne le lecteur sur les voies syncopées d’une relation intime et souvent très physique avec ces diverses présences qui s’offrent tant à notre regard, à notre imagination, notre connaissance qu’à nos gestes ainsi qu’à nos angoisses, nos désirs ou nos aspirations.

lundi 16 décembre 2024

MÊME DEVANT CES BRAISES SUIVI DE DEUX POÈMES LÂCHÉS DE GEORGES GUILLAIN EN ÉDITION NUMÉRIQUE.

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Dans ce petit milieu de la poésie auquel j’appartiens, beaucoup se montrent réticents vis-à-vis de la publication numérique. Le fait que la plupart des ouvrages publiés, quelle que soit la maison d’édition qui s’y soit employé, peinent à se voir écouler à plus d’une centaine d’exemplaires, n’empêche rien. Le petit milieu de la poésie cherche toujours et avant tout à se voir lu sinon simplement vu, en édition papier.

Pour avoir cependant constaté que les diverses publications numériques qu’avec L.D. (Les Découvreurs) j’ai depuis quelques années diffusées sur mon blog avec le seul soutien d’un relais sur Facebook, pouvaient parfois bénéficier de plus d’un millier de vues quand les quelques ouvrages papier pourtant d’excellente qualité que nous avons réalisés n’avaient trouvé que quelques dizaines d’acheteurs, je n’ai aujourd’hui plus la moindre hésitation à proposer aujourd’hui de lire sur écran l’ouvrage dont je me dois de dire maintenant quelques mots.

Comme ces Contours perdus[1] que j’ai proposé de découvrir il y a quelques mois, même devant ces braises, est un ensemble de textes pour moi très ancien dont l’écriture se sera étendue de la toute fin des années 1990 au tout début des années 2000. Pendant près d’un quart de siècle j’aurai assez régulièrement relu ces pages sans éprouver le besoin comme l’envie de leur trouver un éditeur. compris dans le paysage, avec la terre au bout, parmi tout ce qui renverse, les trois ouvrages que les éditions Potentille, de l’Atelier la Feugraie et du Castor Astral ont publié de moi entre 2010 et 2017, plus aboutis, construits et surtout plus ouverts sur des espaces débordant plus largement le cadre de ma sensibilité ou émotivité personnelles, m’ont paru de nature non à discréditer mes textes plus anciens, mais à en rendre pour moi l’intérêt moindre.

vendredi 13 décembre 2024

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. CHRISTIANE VESCHAMBRE.


 

on disait

écrire sauve

là où on n'écrit pas

on est perdu

condamné

 

À PROPOS DU NOUVEAU LIVRE DE CHRISTIANE VESCHAMBRE, LÀ OÙ JE N’ÉCRIS PAS CHEZ ISABELLE SAUVAGE.

 

Je me pose souvent la question de savoir ce qui peut bien distinguer à mes yeux un joli poème bien écrit d’un texte d’apparence moins séduisante, mais qui toutefois me parle et mérite à mes yeux vraiment d’être lu. C’est que ce dernier s’inscrit dans une œuvre, une réflexion, une démarche qui inquiètes davantage d’elles-mêmes, lui confère plus de poids et osons malgré tout ce mot, d’authenticité.

Là où je n’écris pas[1], cet ouvrage de Christiane Veschambre que viennent de faire paraître les éditions isabelle sauvage, n’est pas un livre facile. N’est pas non plus ce livre tranquille qu’on pourrait attendre d’un auteur, d’une poète, qui, bénéficiant de la reconnaissance d’une bonne partie, celle qui compte, du milieu poétique actuel, pourrait dérouler ses poèmes se contentant désormais d’exploiter des formules éprouvées.

vendredi 6 décembre 2024

LES YEUX FERMÉS.


 

En attendant de disposer du loisir de les présenter de façon plus précise, c’est aujourd’hui les yeux fermés, c’est bien les yeux fermés, que je recommande ce choix opéré parmi les quelques ouvrages qui me sont récemment parvenus. Chacun d’eux procède d’une relation singulière au monde qu’il s’applique à restituer à partir d’une écriture qui en propre lui appartient. Voici des auteurs, des autrices qui ne déçoivent pas. Des livres qui très diversement touchent. Parlant au cœur comme à l’esprit. Qu’ils ouvrent. Merci de me les avoir fait parvenir.

BRAGUETTES, PEINTURE ET POÉSIE. DE DIVERSES IMPOSTURES.

 

Qu’ont encore aujourd’hui à faire les milliards d’hommes et de femmes que nous sommes sur la terre de ce Frédéric de Gonzague qui, autour de 1530, et très peu d’années aussi avant sa mort à l’âge de quarante ans, fit décorer pour célébrer sa puissance et magnifier les sentiments que peut-être il avait pour sa maîtresse, une certaine Isabella Boschetti, l’extraordinaire Salle des amours de Cupidon et Psyché dans son tout nouveau Palais de Te, construit sur les bords du Mincio, à Mantoue, par Giulio Romano ?

Federico voulait sans doute que le monde entier l’admire comme sans doute il s’admirait lui-même, s’étant fait représenter par le grand artiste romain sous la forme de Zeus. Un Zeus, en outre, puissamment monté, saisi en plein ébat avec une mortelle, l’épouse du roi de Macédoine Philippe, le futur père d’Alexandre le Grand. Federico, j’imagine, aurait eu, si l’époque l’avait permis, des millions et des millions de followers sur les réseaux sociaux. Multipliant par là de façon spectaculaire le nombre sans doute assez grand déjà de ses courtisans.