C’est toujours un peu Noël à la Cartoucherie. Toujours la même impression d’entrer dans l’univers du Romant comique ou du Capitaine Fracasse, à voir ces roulottes alignées près de l’entrée, ces guirlandes accrochées aux branches et ces flammes s’échappant des hauts barils de métal sensés réchauffer la file des spectateurs attendant sous un velum l’ouverture des portes.
Une fois entré, c’est tout un spectacle auquel on participe, cette fin décembre, en faisant foule autour du bar pour se faire servir par des comédiens en grands tabliers blancs, ce bol de bortsch ou ces pirojkis qui vous préparent à ce qui va suivre et qu’on est venu voir. Déjà on est dans l’ancienne Russie dont la carte s’affiche tout au fond de la salle, empire ogre dont l’étendue immense n’aspire toujours qu’à dévorer les territoires qui le bordent. On partage sa table avec des inconnus de tous âges. L’ambiance est chaleureuse et colorée. Comme pour une fête. Et c’est toute la contradiction de la chose. On vient ici voir une pièce qui traite des malheurs du monde mais on passe aussi là un bon moment.