vendredi 11 décembre 2020

SOUVENIR. SOUVENIR. SE COLTINER. LA PEINTURE AU SECOURS DU VOCABULAIRE.

LOUIS CARRIER BELLEUSE, 1888, PETIT PALAIS

 

 Il n’obtint à ma connaissance que des médailles de troisième classe mais demeure connu pour avoir édifié au Costa Rica l’un des monuments apparemment les plus célèbres de cette jeune nation. J’ai pensé à son tableau quand je me suis vu dans la nécessité d’expliquer l’expression « se coltiner » à quelque jeune esprit plus versé dans l’abondant franglais qui nous submerge que dans la mémoire des tournures anciennes.

Le coltin est précisément ce large chapeau des portefaix des Halles qu’on voit sur la tête ou à la main de ces hommes en train de livrer de gros sacs de farine à la boulangerie dont le nom apparaît au-dessus de la charrette arrêtée à sa porte. Le fameux coltin qui reprend le nom de la pièce d’armure qui autrefois protégeait l’épaule et le cou des gens de guerre continue ici à remplir cette fonction.

On voit que se coltiner implique toujours quelque fardeau. Et nécessite outre un certain courage d’être un peu protégé.

Personnellement j’aime assez ces images anciennes qui témoignent de façon précise de la vie des hommes d’avant le télétravail et les vacances au ski.

Et puis m’amuse un peu de savoir au spectacle d'un tel tableau que celui qui le peignit, entré dès l’âge de 13 ans dans l’atelier d’un bronzier suivit, à l’École des beaux-arts de Paris, les cours d’un certain Gustave Boulanger !

 

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