C’est à Né sans un cri, un ouvrage d’Amandine Marembert publié aux éditions des Arêtes, qu’ira le
prix des Découvreurs 2018. J’ai eu déjà l’occasion de dire ici le bien que je
pensais de cet ouvrage qui au-delà de ses grandes qualités littéraires, ce qui
n’est pas toujours le souci premier de la plupart de nos jeunes lecteurs,
témoigne d’une profonde sensibilité à une question à laquelle ces derniers se
montrent généralement plus réceptifs, qui est celle de la différence. De notre
capacité aussi à comprendre, à accueillir l’altérité. De la plus ou moins
grande plasticité intérieure qui nous est nécessaire pour ne pas ériger notre
mode particulier et plus ou moins commun d’être, en absolu.
Amandine Marembert |
Ce sont les poètes, les vrais,
qui parlent le mieux de leurs confrères. Ainsi c’est à Christiane
Veschambre, à la façon dont elle a su me donner envie de la lire, que
je dois de m’être penché avec plus d’attention sur le travail d’Amandine
Marembert. Aussi, rien ne me réjouis donc plus aujourd’hui que la perspective
de voir Amandine et Christiane, rassemblées le vendredi 13 avril à
Boulogne-sur-Mer, la première pour recevoir son Prix, la seconde pour nous
parler avec son compagnon Aimé Agnel, de Paterson,
ce beau film de Jarmusch auquel elle vient de consacrer Ils dorment, un court mais bien émouvant texte, à l’Antichambre du
Préau.
Bien sûr nous aurons une pensée
pour ceux et celles avec lesquel(le)s nous avons cette année travaillé et
sommes intervenus dans de nombreuses classes. Samantha Barendson d’abord dont
le livre Machine arrière, publié à la
Passe du vent a rassemblé sur lui un bon nombre de suffrages. Marlène Tissot et
Sophie G. Lucas ensuite qui chacune au cours des rencontres auxquelles elles
ont participé ont su faire apprécier encore davantage leur ouvrage respectivement publié par La Boucherie
Littéraire et la Contre Allée.
Quant aux livres qui ont apparemment
moins arrêté la curiosité des jeunes à qui nous les avons proposés que leurs
auteurs n’en soient pas trop déçus. Ils ont aussi chacun trouvé leurs
partisans. Et rencontré des publics qu’ils n’étaient pas habitués à croiser
dans les circuits traditionnels.
Oui, comme je l’ai écrit lors de
la précédente édition, la poésie sort à nouveau renforcée dans l’esprit de
nombreux jeunes mais aussi de leurs professeurs qui en ont découvert la
vitalité, la nécessité et pris davantage conscience que cette forme d’écriture
ne peut se réduire à n’être à l’école qu’un support d’exercice destiné à
préparer les épreuves anticipées du bac.
Un grand merci alors à tous ces esprits
curieux et ouverts qui nous ont fait confiance. À tous les jeunes qui ont fait
l’effort de s’investir dans les découvertes que nous leur avons proposées. Et félicitations
encore une fois à Amandine Marembert pour son succès mérité. Que le plaisir de
chacun enfin soit grand lors de notre journée officielle de remise où notre
lauréate rencontrera pour la première fois des classes issues de notre ville de
Boulogne-sur-Mer qui auront aussi la chance de découvrir Nicolas Vargas dont
tout le monde s’accorde à penser le plus grand bien et la bien talentueuse Lili
Frikh qui figurera dans notre prochaine sélection.
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