Paul Celan, Sauver la clarté, publié
aux éditions unicité, se présente comme une sorte de quête littéraire en
douze chapitres où par des chemins qu’elle qualifie de buissonniers,
Marie-Hélène Prouteau explore la vie et l’œuvre du grand poète de langue
allemande qui, né en 1920 en Roumanie, se jettera un lundi d’avril 1970, dans
l’eau noire de la Seine. Du haut du pont Mirabeau. Comme elle l’explique dans
un Avant-propos (p. 13), « c’est un hasard objectif qui est venu faire
étrangement signe. La découverte éblouie de deux fresques-poèmes de
Celan. »
La première, qu’elle découvre
lors d’un passage à Leyde,
est l’œuvre de Jan Willem Bruins, le même à qui l’on doit à Paris, la célèbre
transcription calligraphique du Bateau ivre de Rimbaud sur un mur de la
rue Férou. Elle reprend les trois quatrains du poème Nachmittag mit zirkus
und Zitadelle (Après-midi avec cirque et citadelle) tiré du recueil la
Rose de personne. La seconde est visible au plafond de la résidence pour
étudiants, Concordia, rue Tournefort où habita Celan dans les dernières années
de sa vie. Elle est l’œuvre de Giuseppe Caccavale, professeur à l’École
des Arts Décoratifs de Paris et reprend un poème, Aus dem moorboden (Du fond
des marais) tiré de Partie de neige.