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MANET, BOUQUET DE VIOLETTES ET EVENTAIL |
Fiction lyrique ou bien plutôt forme subtile et dense de lyrisme fictionnel, le Roman de Mara de Gérard Cartier, paru il y a quelques semaines chez Tarabuste, est de ces ouvrages de poésie qui retient le lecteur exigeant – c’est-à-dire qui ne s’arrête pas à la joliesse comme à l’apprêt séduisant des surfaces – par son caractère stimulant. Tant pour l’esprit que pour la sensibilité. Fruit d’un long et difficile mûrissement qui aura failli d’ailleurs avorter en chemin, Le Roman de Mara, nous informe tout d’abord l’éditeur est, à travers les 33 x 3 poèmes d’une page qui le composent, « celui d'une enfant qui grandit, découvre le monde et s'émancipe ; c'est aussi le roman de son père, qui l'élève seul et à qui elle échappe peu à peu. » C’est encore, pour une large part, une façon pour son auteur d’évoquer la figure absente mais toujours revenante, d’une femme tragiquement disparue, désignée le plus souvent par une simple initiale que le texte dévoile toutefois à deux reprises sous le prénom d’Ornella.