Mais nécessité faisant loi j’ai pu quand même imaginer un parcours qui tout subjectif qu’il soit me paraît au final ne pas trop corrompre les lectures que les jeunes pourront faire de ce livre qui a tout pour nourrir leur curiosité, éveiller leur sensibilité et élever leur intelligence. Si je suis parti de cette image de femme à la rose qu’on doit au grand peintre anglais J.W. Waterhouse, ce n’est pas pour ancrer l’œuvre de Denise Le Dantec dans le poncif, tant thématique que stylistique. C’est que Denise Le Dantec a une relation plus que privilégiée avec les roses auxquelles elle a consacré en 2002 un ouvrage magnifique, Le Journal des roses, qui depuis des années et notre rencontre à la Villa Brune, ne quitte pas mon bureau. Par ailleurs il faut cesser de considérer l’œuvre des Préraphaélites comme de second plan au prétexte qu’au moment où tend à se développer l’Art moderne, ceux-ci, comme l’indique le nom qui leur est resté, seraient restés bloqués dans un lointain passé. « Tous les claviers sont légitimes » affirmait dans les années 1880, le poète Jules Laforgue. Et quoi de plus légitime pour évoquer l’univers de cette authentique fille de Bretagne qu'est Denise Le Dantec que de l’associer, du moins en partie, à ce monde légendaire où s’est plu par exemple Waterhouse, avec son évocation de la superbe histoire empruntée au livre de Tennyson The Lady of Shalott, surtout quand on remarque l’importance que prend dans ses toiles l’élément végétal qu’il tente de rendre dans toute sa vivante, présente et merveilleuse diversité.
Profiter aussi de la liberté que m’offre ces Cahiers pour souligner le poids du féminin dans l’œuvre de Denise Le Dantec m’a paru aller de soi. Il y a quelques années dans un livre intitulé Enheduanna, Denise Le Dantec insistait sur l’importance des figures féminines dans l’histoire des civilisations et évoquait quelques-unes de ces femmes artistes qui auront revendiqué pour elles une place plus importante. Les références à ces figures de la féminité sont nombreuses aussi dans Ô Chateaux si bien qu’il m’a semblé normal de faire appel dans ce dernier Cahier à certaines œuvres de femmes qui mériteraient d’être davantage connues. Mais je laisse mes lecteurs maintenant y aller voir par eux-mêmes. Et prolonger en activant leurs propres curiosités, les pistes que nous avons cherché, j’espère pas trop maladroitement, à leur indiquer.
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