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« Je voudrais écrire mieux » affirme
Marlène Tissot dans Lame de fond,
l’ouvrage que nous venons de sélectionner pour l’édition 2017-18 du Prix des
Découvreurs. Certes, malgré tout le talent dont un auteur peut disposer, il lui
est difficile de hausser sa parole au-dessus des clichés qui s’offrent
spontanément et de trouver les mots qui parviennent à répondre à l’appel que
nous adressent les êtres et les choses par lesquels nous faisons parfois
l’expérience de nous sentir traversés.
Alors, dire
ce qu’une jeune vie doit à une autre qui vient de disparaître et tenter de la
reconstituer vivante au cœur d’un petit livre d’une soixantaine de pages, est
une entreprise dont chacun comprend bien à quelles nécessités intérieures elle
correspond et à quelles impossibilités bien sûr elle se heurte. Mais là est le
combat depuis toujours de la littérature. D’affronter sa propre impuissance. Et
de la cendre des mots tout faire pour qu’en rougeoie à l’intérieur de nous les
braises.
Lame de fond de Marlène Tissot, comme l’indique clairement
son titre, est de ces livres portés par un désir et une maîtrise de parole qui parviennent
justement à retenir un peu de ses chaleurs et de son mouvement à la vie qui
déserte. Non à ressusciter bien sûr les temps ou les êtres pour toujours
en-allés mais à les constituer quand même en vibrants paysages. Dans la
perception juste et émotionnellement vérifiée de leurs distances. De leur
durable et émouvante interpellation.
À la lecture
de ce beau livre, un jeune lecteur comprendra peut-être alors comment la quête
de l’autre peut conduire à une redécouverte en profondeur de soi. Et quelles
forces vives se communiquent parfois du souvenir des morts qui ont su nous aimer.
Peut-être
aura-t-il ainsi la chance de comprendre que nous ne sommes jamais seuls et que
ceux qui sont condamnés à mourir vraiment sont ceux dont personne jamais plus
ne se souvient. D’où la nécessité de se poser et reposer sans cesse la même question
du sens que nous voulons donner à notre propre vie et de l’importance de ce que nous devons à ces morts généreux qui, n'ayant jamais de leur vivant tenté de nous soumettre aux tristes obligations de la réussite sociale continuent de nous encourager à « avancer dans la bonne direction ».
NOTE :
Les extraits que nous proposons
ici de lire seront repris dans le dossier final de l’édition 2017-18 du Prix
des Découvreurs qui devrait être disponible début juillet.
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