Rob Rowland a grandi dans les Midlands où il est né. Son esthétique qui est celle des films noirs et des affiches de cinéma des années 50 et 60 s’attache à exprimer la poésie des paysages urbains des villes populaires du centre industriel de l’Angleterre. Fasciné par les trains son œuvre fait la part belle aux rails, à la fumée des anciennes locomotives. Et me fait souvenir comment moi-même dans les mêmes années nous nous installions en bandes sur la passerelle qui se trouve toujours au-dessus des voies de la gare de Boulogne-sur-Mer pour nous laisser entièrement envelopper par le panache des énormes machines qui grondaient au-dessous de nous. Alors certes, il y a de fortes chances pour que ces toiles de Rob Rowland soient méprisées de ces beaux connaisseurs d’art qu’excitent les grands objets esthétiques et ruineux du moment. N’empêchent qu’elles me parlent et que dans leur distance elles me transmettent ce sentiment de présence et d’émerveillement face à la vie, la vie passée peut-être, dont j’ai toujours eu besoin pour me sentir davantage être.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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