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Il est souvent pénible pour un auteur de se résigner à voir un ouvrage qui lui semble mériter meilleur sort tomber dans la cruelle indifférence à laquelle pourtant sont promises la plus grande partie des productions du temps. J’étais bien heureux, au moment de sa sortie, de découvrir les beaux papiers, consacrés par des plumes attentives à Parmi tout ce qui renverse, livre paru au Castor Astral qui venait pour moi mettre un terme à cet ensemble commencé avec Compris dans le paysage, publié chez Potentille et prolongé par Avec la terre au bout, à l’Atelier la Feugraie. Depuis, force est de constater que ces livres à l’exception du premier que je présente parfois dans des classes, n’ont d’autre vie, à l’extérieur de moi, que celle obscure qu’ils entretiennent au fond de leurs cartons. Certes, j’ai plus d’une fois affirmé, avec quelque raison, qu’on écrivait d’abord pour soi. Et plus précisément cet autre en soi que l’écriture permet, à certaines conditions, bien sûr, de faire advenir. Mais la dimension sociale ne peut être complètement mise entre parenthèses. Nous sommes aussi des êtres sociaux dont l’effort pour exister n'est pas fait que de concurrence. Lui qui permet à son meilleur d’épauler l’effort de chacun. Qui sait y puiser alors l’élan dont il a besoin.
Pour moi, rappeler que je suis aussi poète, et pas seulement cet infatigable animateur du Prix des Découvreurs que je porte depuis plus d’un quart de siècle, ne relève pas d’une quelconque vanité d’auteur. Cela porte témoignage d’un double engagement venant s’authentifier l’un par l’autre. Et dont m’attriste un peu le fait de constater que le second occulte bien souvent le premier. Par-dessus-tout aussi la conscience qu’il faut tant batailler et de plus en plus aujourd’hui pour se faire rien qu’un peu reconnaître. Et conforter dans ses choix.
J’ai bien apprécié le livre que vous évoquez.
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