Denain, ancienne grande cité ouvrière, ville de feu et de fumées, dont Wikipedia m’apprend qu’il y a peu, suite à l’effondrement de son industrie sidérurgique ainsi qu’à la fermeture de ses mines de charbon, les mêmes dans lesquelles Zola descendit pour écrire Germinal, elle était considérée comme la ville la plus pauvre de France, se trouve à moins d’une heure de route de Bruxelles. Moins de deux de Paris, notre ville-lumière ! L’Europe un peu partout offre de ces contrastes. C’est toujours pourtant une assez grande impression de richesse qu’on garde au souvenir des échanges auxquels l’investissement de la valeureuse brigade d’enseignants[1] qui nous y accueille depuis de longues années, nous permet de participer avec leurs élèves. Au lycée Jules Mousseron, qui porte le nom d’un poète doublement mineur mais dont la personnalité fut sans doute hors du commun, le groupe qui nous aura accueillis, Étienne Faure et moi, dans le cadre de sa participation au 24ème Prix des Découvreurs, aura bien préparé la rencontre - deux classes, l’une du lycée polyvalent, l’autre du lycée professionnel, ayant travaillé de concert et de conserve (puisque cela les aura fait avancer), sur des créneaux horaires intelligemment mis à leur disposition par la direction. Des textes auront été écrits, inspirés par le travail d’Étienne. Des réflexions auront été menées. Des découvertes ainsi faites. Et les échanges se seront faits fluides. Variés. Dans une grande simplicité et même familiarité de ton. Ce qu’il restera de tout cela bien sûr est impossible à dire. On ne saurait parler pour tous. Mais chacun, j’en suis sûr, à commencer par moi, en gardera quelque chose. D’une alerte. Mais sans menace cette fois, à la vie.
Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
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