mercredi 2 février 2022

RETOUR DES CAHIERS DE POÉSIE EN PARTAGES. AUJOURD’HUI CHRISTIAN DEGOUTTE : JARDINS PUBLICS.

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C’est, pour moi, une réelle joie aujourd’hui de relancer la publication de ces cahiers numérique de Poésie en Partages, dont nous avons sorti en 2020-21, les 10 premiers numéros. La coupure des vacances d’été, les conditions particulières de travail engendrées par une situation sanitaire qui qu’on le veuille ou non, finit quand même par éroder les forces, ont fait que j’ai beaucoup hésité avant de donner suite à cette entreprise, malgré l’intérêt qu’elle aura, si j’en crois les chiffres, suscité. C’est en effet plus d’une quinzaine de milliers de vues que compte au total l’ensemble de nos numéros en version téléchargeable à quoi l’on peut ajouter le nombre cette fois plus modeste des consultations sur Calameo.

Le désir revenant avec le passage à l’année nouvelle et la perspective d’un printemps plus heureux – je ne parle pas ici de politique ! – j’ai demandé à quelques amis et connaissances s’ils voulaient bien accepter de travailler avec moi à la réalisation de nouveaux numéros avec l’objectif de mettre à la portée de chacun et sous la forme d’un libre dialogue avec d’autres types de présence artistique, des textes témoignant par leur diversité mais surtout par leur exigence ou leur liberté que la poésie aujourd’hui peut toujours n’être pas inutile. À qui cherche en tout cas, par l’attention qu’il prête à la parole, à développer en lui un sentiment plus large et plus profond de la vie.

 

De l’attention à la parole, une parole étroitement reliée à la vie, Christian Degoutte n’en manque pas. Et c’est une suite toute frissonnante et aérienne d’octosyllabes passant comme une traversée d’oiseaux, envol de feuilles avec le vent, qu’il nous propose ici de découvrir. Christian Degoutte est un poète discret. Je ne veux pas dire qu’il serait effacé, attaché à garder ses secrets, mais qu’il sait se montrer curieux de la qualité des choses qu’il observe, qu’il éprouve, pour en faire mieux ressortir le caractère unique et distinctif. Non qu’il s’adonne à la définition pure. L’absolue précision des termes. Loin de là. Ses canards sont des canards. Ses fleurs tout au plus des myosotis, des roses. Ses plantes au mieux doucette ou valériane. Ses arbres frênes ou peupliers. Mais comme ce qu’il tente de faire ressortir est la couleur propre d’un moment, d’un moment de rencontre vécu avec le bel au-dehors des choses, ici le monde habité des jardins, c’est par la recherche plutôt d’un mouvement de phrase, d’un jeu subtil de calage/décalage entre rythme métrique et rythme mélodique, le croisement aussi des voix qu’il prend soin d’accueillir, qu’il nous fait à sa manière habiter chacun des espaces singuliers qu’il construit. Reconstruit.

 

C’est d’ailleurs à une célébration, moins de l’être vivant des choses que des fuyantes sensations qu’il nous est donné d’entretenir avec elles, que nous introduit cette petite vingtaine de poèmes toute centrée sur l’attachement qu’entretient pour les jardins publics - toutes espèces confondues - la compagne, muse et joueuse amoureuse, du poète. Animé par tout un jeu de tirets et d’italiques qui met cette libre figure dialogiquement en scène, le poème converse ici avec le monde, prend la fluidité de la vie qui respire, en éveil, s’émerveille à écouter, regarder, toucher, goûter, sentir, pour mieux se réfléchir, présence, désirée, désirante mais éphémère aussi et vulnérable. On sait comme les jardins offrent à ceux qui savent en jouir l’occasion de desserrer un peu autour d’eux les contraintes de vivre.  Pour cela, le lecteur, j’imagine, aura plaisir à accompagner l’auteur dans son attachante série. Sachant que toujours les dures réalités qu’on ne peut oublier, perdurent. Et nous attendent aux grilles.

 

FEUILLETER SUR CALAMEO


 

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