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La poésie de Séverine Daucourt
Fridriksson est de celles qui puisant au fond de leurs « secrets possibles » sait nous en
communiquer toute l’intelligence vitale sans jamais les révéler. Cela repose
sur une jouissive et permanente façon comme elle dit de décomposer et
recomposer à volonté l’épaisse trivialité de l’existence à partir d’une rage
d’expression qui « veille à défier
l’apathie », s’efforce en permanence à « croiser éros au virage », et me paraît quant à moi avoir fait
sa devise du formidable cri lancé en son temps par Jules Laforgue :
« Non ! vaisselles
d’ici-bas. »
Pourtant le fond d’expérience dont procède le livre de Séverine
Daucourt-Fridriksson est pour une bonne partie désolant. Dégelle dont le titre bien entendu peut s’entendre comme la mise en
féminin de ce dégel qu’elle évoque dans un passage du livre (p. 123) mais comme
opération qui à son dire « prendrait
des siècles », fait plutôt à mon sens apparaître son auteur comme une
femme ayant fait l’expérience souvent cruelle de ce qu’est la dégelée de vivre. De voir ses rêves,
tous les joyaux attendus du quotidien se ternir sous ses yeux à l’épreuve
de la veulerie des hommes, de l’imposture des uns, de la démesure de l’ego des
autres, de l’avidité des familles, sans compter, c’est le mot, l’implacable
mécanique de la rentabilité bancaire... Et
ces défaites qui me semblent bien être évoquées dans le livre n’en paraissent
que plus cuisantes du fait du peu ordinaire appétit de vivre et d’être aimée de
son auteur.
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Comme rien ne remplace finalement
la rencontre directe avec le texte, je renverrai au lecteur le soin de se faire
une idée de l’inventivité et de la puissance d’expression de l’écriture de
Séverine Daucourt-Fridriksson - dont je tiens
à rappeler au passage la remarquable traduction qu’elle a donnée chez LansKine,
d’oursins et moineaux, un très beau
livre de poèmes de l’islandais Sjón (voir ci-contre) - en lisant les quelques pages d’extraits que nous donnons en tête de notre billet. Extraits qu’on ne pourra pas, j’imagine, éviter de faire entrer en résonance avec les débats présents. Pour leur conférer
des perspectives – on peut toujours rêver - un peu moins rétrécies.
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