Pluie, qui se présente ici au singulier, est le titre de la suite d’une soixantaine de quatrains rassemblés par Françoise Morvan dans le récent ouvrage publié par la bien singulière maison d’édition créée par elle et son compagnon André Markowicz, sous l’appellation de Mesures [1]. Une soixantaine, je devrais dire en fait très exactement 64, ces poèmes étant répartis en 4 sections de 16 quatrains, séparées par des photographies réalisées par l’auteur elle-même, chaque section évoquant quand on y regarde d’un peu près, une saison, l’ensemble nous emmenant de l’été au printemps.
Succession de minuscules tableaux donnant une idée de l’immensité du monde, ces 64 quatrains héritent selon leur auteur davantage de la tradition française, notamment de la poésie baroque, que du haïku, qu’elle considère n’être en français qu’une forme flasque [2]. J’avoue ne pas totalement saisir la pertinence du propos, observant cependant qu’en effet les poèmes de Françoise Morvan, qui se composent strictement de vers comptés[3], délaissent totalement l’impair s’organisant en ensemble mariant plus ou moins librement l’octosyllabe au décasyllabe, ce dernier à l’alexandrin. Ne recourant de plus au rejet que de manière exceptionnelle.