L’histoire,
les belles histoires nécessitent parfois quelques arrangements avec la réalité.
Le mensonge, l’invention sont les nerfs de la littérature.
Jean-Pierre Suaudeau
Certes, on en apprendra sans
doute plus sur Pétrarque à travers le long article même brouillon que lui accorde
l’édition française de Wikipedia, qu’à travers ce beau livre de Jean-Pierre
Suaudeau, Courir à ce qui me brûle, que ce dernier consacre principalement à
l’évocation des divers séjours que fit l’auteur du Canzoniere à Fontaine
de Vaucluse, sur les bords de la Sorgue, où peut se visiter aujourd’hui, sur
l’emplacement de ce qui fut autrefois sa maison, le petit musée qui en perpétue
la mémoire.
C’est que le livre de Jean-Pierre Suaudeau n’est pas exactement ce qu’on peut appeler une biographie. Du moins une de ces biographies d’artiste, qui reposant sur une écrasante documentation, une connaissance impressionnante de leur sujet, s’efforcent par leur agencement de restaurer au jour le jour dans ses moindres détails, la continuité supposée d’une vie singulière. Ce livre est une fiction. Une de ces fictions biographiques, dans lesquelles comme le remarque Dominique Viart à qui l’on doit cette expression, leur auteur se tourne moins vers la reconstitution factuelle de la vie d’une personne autre qu’il ne cherche à donner forme, figure, à la représentation subjective qu’il s’en fait. [1]