vendredi 1 octobre 2021

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. LA CONDITION DU POÈTE.



ET VOICI LA CHANSON D’HÉLÈNE SANGUINETTI NOUS REVIENT CHEZ LURLURE !

Et voici la chanson d’Hélène Sanguinetti reparait aujourd’hui chez Lurlure. Et je me réjouis de retrouver cet ouvrage que j’avais salué à sa première sortie, en 2013, aux éditions de l’Amandier et d’ailleurs intégré à notre sélection pour le Prix des Découvreurs 2013-2014.

En voici sans en changer une ligne ce que j’en disais à l’époque sur mon blog.

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 J'ai un jour dit qu'être écrivain c'est se sentir claustrophobe dans le langage des autres. On suffoque littéralement.

David Grosmann, entretien au Nouvel Observateur, novembre 2012

 

Pareille à rien[1], c’est ainsi qu’apparaîtra sans doute à beaucoup la poésie d’Hélène Sanguinetti, dans Et voici la chanson, ouvrage au titre a-priori trompeur si l’on attend par là quelque composition à la fois légère et facile, quelque jolie ritournelle simplement destinée à donner voix aux émotions les plus communes.

jeudi 30 septembre 2021

RENCONTRE AVEC ADA MONDÈS.


 Mais pourquoi la littérature ? Quelle littérature aussi pour ces temps à venir qui risquent de chanter beaucoup moins qu’on ne l’espérait quand on n’avait pas encore pris conscience de l’insoutenabilité des modes de vie imposés à l’ensemble du monde par nos sociétés occidentales. Pourquoi faire rencontrer des écrivains vivants, des poètes, à des jeunes qui peinent à boucler leur programme, à maîtriser ce semblant de langue commune, de connaissances partagées dont on voudrait tant pouvoir dire que des années et des années d’école sont parvenues quand même à les équiper. Les questions souvent se bousculent en qui ne se contente pas d’une simple posture. A fini par comprendre l’urgence aujourd’hui qu’il y a de sortir des bons sentiments, des mirages, des lieux communs attrayants pour répondre collectivement, par un effort du plus grand nombre, aux défis que la vie, la survie, le vivant, lancent à nos consciences comme à nos volontés.

samedi 25 septembre 2021

BONNES FEUILLES. SE PRÉPARER INTELLIGEMMENT AUX DEMAINS QUI DÉCHANTENT AVEC LE DERNIER LIVRE D’YVES CITTON ET JACOPO RASMI.

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Préparer les générations futures au monde qui les attend, on pourrait le dire aussi au pluriel en parlant des mondes qui les attendent - car rien en ces matières n’est sans doute aussi néfaste que de s’enfermer dans des représentations univoques - est sûrement l’une des missions aujourd’hui les plus nécessaires de toute entreprise de formation. Qu’elle soit scolaire ou culturelle. Tant rien n’est devenu plus certain que les régimes d’existence qui sont actuellement les nôtres ne sont plus soutenables dans le cadre d’une planète dont les ressources s’épuisent. D’un milieu dont les équilibres se rompent. D’une humanité dont les membres aussi, au pire se déchirent, au mieux, se voient de plus en plus mis en compétition.

vendredi 17 septembre 2021

BONNES FEUILLES. POUR UNE ÉCOLOGIE DE L’ATTENTION, YVES CITTON, LE SEUIL, 2014.

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Dans sa toute dernière livraison du flotoir où elle partage régulièrement avec ses abonnés les réflexions que lui inspirent ses nombreuses et souvent passionnantes lectures, Florence Trocmé insiste sur l’importance et l’intérêt des analyses développées par Yves Citton dans son livre déjà ancien de 2014, Pour une écologie de l’attention. Personnellement, je suis le travail de Citton depuis la parution en 2012 de ses Gestes d’humanités, livre dans lequel, face à cette « forme de barbarie propre à notre modernité programmatrice » qui voudrait « rendre le monde parfaitement univoque, en résorbant à la fois toute opacité derrière laquelle un sens serait caché et toute équivoque à l’occasion de laquelle le sens fuirait en des directions contradictoires»,  celui qui enseigne aujourd’hui la littérature et les media à l’Université Paris 8, dans le département de littératures française et francophones, nous incite « à cultiver nos intraduisibles dont les opacités et les équivoques constituent des réserves de sens indispensables à la poursuite de l’aventure humaine ».

mercredi 15 septembre 2021

SUR CE QUI RESTE DE NOUS DE FABIENNE RAPHOZ AUX ÉDITIONS HÉROS LIMITE.

« Syrinx[i] nous défie plus que langue », « ma langue c’est l’ennemie des langages nôtres » : sans doute peut-on partir de ces quelque peu déroutantes assertions pour comprendre dans ses grandes lignes l’enjeu non seulement du dernier livre de Fabienne Raphoz mais de sa relation tout entière au vivant. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. De notre extase de nommer, de notre extase de classer, de vouloir à toutes forces faire entrer le monde dans le tiroir des langues, et à l’heure où disparaissent les espèces, se réduit autour de nous le champ de la vie générale, de l’absurdité de continuer à empailler le réel que nous détruisons pour n’en conserver finalement qu’un souvenir figé[ii].

 

Au lieu de nous mettre à éprouver vraiment ce qui reste de nous[iii].