Méchanceté du jugement !
« Avec une rage d'exhibitionniste, Anne Sexton étale son ventre (All my Pretty Ones, 1962) pour ne produire qu'une image dont James Dickey s'est gaussé. [Sa poésie ] est caractéristique de ce qui peut être produit dans la lignée de Life Studies[1] par un moindre talent : dans Live or Die, seule la vie privée de l'auteur, dans ses détails les plus antipoétiques, est en question ; chaque poème ne traite que des idées de suicide, des troubles mentaux et des traitements psychiatriques. »
Combien sommes-nous à avoir découvert la poésie américaine du siècle dernier à partir du livre de Serge Fauchereau, paru chez Minuit en 1968 et intitulé précisément Lecture de la poésie américaine. Pas certain toutefois que nous ayons été nombreux à tiquer en découvrant ces lignes où se révèle la grossièreté du regard d’un homme pourtant salué de son temps comme l’un des meilleurs connaisseurs de la littérature américaine qu’il enseigna quelques années à l’Université de New-York avant de devenir l’un des plus importants commissaires d’exposition d’Europe.