Pluie, qui se présente ici
au singulier, est le titre de la suite d’une soixantaine de quatrains
rassemblés par Françoise Morvan dans le récent ouvrage publié par la bien
singulière maison d’édition créée par elle et son compagnon André Markowicz,
sous l’appellation de Mesures .
Une soixantaine, je devrais dire en fait très exactement 64, ces poèmes étant
répartis en 4 sections de 16 quatrains, séparées par des photographies
réalisées par l’auteur elle-même, chaque section évoquant quand on y regarde
d’un peu près, une saison, l’ensemble nous emmenant de l’été au printemps.
Succession de minuscules
tableaux donnant une idée de l’immensité du monde, ces 64
quatrains héritent selon leur auteur davantage de la tradition française,
notamment de la poésie baroque, que du haïku, qu’elle considère n’être en
français qu’une forme flasque .
J’avoue ne pas totalement saisir la pertinence du propos, observant cependant
qu’en effet les poèmes de Françoise Morvan, qui se composent strictement de
vers comptés,
délaissent totalement l’impair s’organisant en ensemble mariant plus ou moins
librement l’octosyllabe au décasyllabe, ce dernier à l’alexandrin. Ne recourant
de plus au rejet que de manière exceptionnelle.