samedi 8 janvier 2022

NOUS RÉAPPROPRIER L’ÉPOPÉE. SUR LE DERNIER LIVRE DE JACQUES DARRAS, AUX ÉDITIONS DU CASTOR ASTRAL.

ÉPIQUE ! en capitales d’imprimerie suivies d’un point d’exclamation tel est le titre de la toute dernière publication du poète Jacques Darras aux éditions du Castor Astral. Voila qui nous avertit qu’il ne s’agit pas là d’un simple ouvrage d’histoire littéraire mais bien plutôt comme toujours chez Darras d’une affirmation d’être qui sonnerait ici comme un cri de ralliement s’efforçant d’entraîner avec lui l’ensemble des forces créatrices qui s’occupent encore aujourd’hui à donner sens et puissance à la poésie. Le sous-titre de l’ouvrage, Le poète dans le temps, sans majuscule à poète, indiquant qu’il ne s’agit pas ici de se limiter à circonscrire un genre mais de s’inscrire au cœur d’une communauté de concepteurs et d’inventeurs de formes répondant par la parole aux défis de leur temps.

Il suffira d’ailleurs de lire l’émouvante dédicace rédigée par l’auteur à « la mémoire d’Édouard Darras », son « grand-père paternel, pulvérisé dans la poussière de l’anonymat par l’artillerie allemande dès septembre 1914, au Bois de la Gruerie, et de son fils Paul », père de l’auteur, « orphelin à l’âge d’un an, pupille de la Nation, retenu prisonnier plus de cinq ans en Silésie lors de la Seconde Guerre mondiale » pour bien comprendre les véritables enjeux d’un livre qui ne vise à rien moins qu’à « exhorter le sujet humain à s’affranchir définitivement des nationalismes et collectivismes de toute espèce, et à reprendre l’épopée simple et aléatoire de sa vie sur Terre, en étroite filiation avec les siens, les éléments et les étoiles dans l’Univers ».

mardi 4 janvier 2022

ANTHOLOGIE DECOUVREURS. EXTRAIT DE JUIN SUR AVRIL D'ELKE de RIJCKE.

 

JUIN SUR AVRIL, UN TRAVAIL D’ELKE DE RIJCKE AUX ÉDITIONS LANSKINE.

Passer d’un signe de feu à un signe d’air, de l’énergie libérée et sans doute un peu folle du désir à une sorte de plus cérébrale compréhension de ce qui fait sa relation profonde à ce qui de partout la déborde ainsi pourrait, dans un premier temps peut-être, se définir le projet du dernier livre de l’artiste-poète bruxelloise Elke de Rijcke que viennent de publier les éditions LansKine.

Tournant autour des drames compliqués de la relation amoureuse, des effets aussi de l’âge sur le corps, des incessantes métamorphoses dont se pare l’existence, des pertes irréversibles encore qui la scandent, nourrie d’une attention précise incessamment renouvelée aux innombrables et mouvants objets des sens et de l’art comme de toute une littérature scientifique dont le vocabulaire d’ordinaire jugé incompatible avec celui de la poésie est en revanche assez souvent convoqué par les artistes contemporains et leurs ingénieux curateurs, le livre d’Elke de Rijcke est un livre ambitieux qui ne se propose rien de moins encore que de renouveler sa « captation du réel » dans un effort qui va de l’organique à la pensée et réciproquement, comme de la sensation à la représentation se repliant systématiquement sur elles-mêmes.

samedi 11 décembre 2021

ANTHOLOGIE DÉCOUVREURS. ÉCRIRE AU CŒUR DU MONDE. AVEC CLAUDE FAVRE.

 Cliquer dans l'image ci-contre pour ouvrir le PDF qui reprend 3 pages essentielles du livre de Claude Favre.

Pour une présentation de ce livre voir notre note de lecture précédente. 

Ou cliquer sur ce lien.

 

HOSPITALITÉ DE LA POÉSIE. SUR L’ÉCHELLE DANSER DE CLAUDE FAVRE AUX ÉDITIONS SÉRIE DISCRÈTE.

C’est une poésie courageuse, généreuse, hospitalière que celle de Claude Favre dans ce court livre publié avec l’aide du CNL, par série discrète, jeune maison d’édition bordelaise que je ne connaissais pas mais qui mérite apparemment d’être découverte.

Il faut un certain sens de l’équilibre pour oser, comme l’indique le titre, sur l’échelle danser, et c’est un art de funambule que convoque Claude Favre qui trace page à page, mot après mot, sa ligne entre ce que lui dicte son sentiment personnel de précarité et la manière intime dont elle participe de la grande souffrance du monde, enfin, des innombrables victimes, laissés pour compte, qu’il produit. Jusqu’à s’émouvoir du sort des papillons monarques, qui en raison de la hauteur du mur construit par Trump à la frontière mexicaine ne peuvent plus accomplir leur migration hivernale vers le sud et se voient condamnés à disparaître. Et j’apprécie que contrairement à ce que je vois dans l’attitude de certaines des belles âmes qui ne font que commerce de leur engagement, s’emparant des causes du moment pour faire publiquement étalage de leur invétéré narcissisme, la compassion qui anime Claude Favre n’est jamais vague. Mais accompagnatrice[1].

mercredi 8 décembre 2021

BONNES FEUILLES. LE MISSISSIPPI DANS LA PEAU D’EDDY L. HARRIS AUX ÉDITIONS LIANA LEVI.

« Un jour, on arrive dans un lieu comme le lac Itasca et toutes les merveilles humaines rapetissent devant la complexe simplicité d’une feuille, les milliers de milliards de feuilles qui ensemble composent un arbre et une forêt, le lac qui fend la forêt, le fleuve qui déborde du lac et traverse un continent créant, détruisant et recréant sur son passage. La forêt est une cathédrale de pins et de bouleaux majestueux, et le lac, un baptistère à l’eau vivifiante. À l’étroit exutoire où naît le fleuve, le lac s’écoule sur les rochers comme l’eau bénite sur la tête d’un bébé qu’on baptise. »….

Cliquer dans l’image ci-contre pour découvrir d’autres extraits.


 

NOUVELLES RENCONTRES AVEC EDDY HARRIS.


 C’est devenu un rituel. Comme chaque année le lycée Berthelot de Calais a accueilli pour une série de rencontres principalement destinées à ses classes d’anglais, l’écrivain américain Eddy L. Harris qui vient de sortir chez Liana Levi, après le succès de Mississippi Solo, chez le même éditeur, Le Mississippi dans la peau qui évoque, entreprise une trentaine d’années après la première, sa seconde descente du fleuve en solitaire à bord d’un simple canoé. Regards sur l’Amérique, ses mutations, sur l’aventure individuelle bien sûr et méditations sur la fuite du temps, nos relations à l’autre, à la famille et à l’éducation, sans oublier bien entendu inspiré par les riches paysages traversés, sur la beauté, celles de la nature, celles aussi de la culture voilà ce que la venue d’Eddy Harris a pu offrir à plusieurs centaines de jeunes gens auxquels il aura aussi permis de réfléchir à cette taraudante question de l’importance ou pas à accorder à la couleur de peau. 

 VOIR NOS EXTRAITS

mardi 7 décembre 2021

PASSAGES CHOISIS DANS GLACIS DE GUILLAUME ARTOUS-BOUVET. ÉDITIONS LA RUMEUR LIBRE.

 

 

 Le Père Goriot et le Renardin : deux tentatives de G. Artous-Bouvet pour évoquer dans ses propres raccourcis de langue deux oeuvres qui ambitionnent aussi chacune à leur manière de refléter le monde.

Cliquer dans l'image ci-contre pour découvrir ces textes au format PDF.