Affichage des articles dont le libellé est BONNES FEUILLES. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est BONNES FEUILLES. Afficher tous les articles

mardi 7 décembre 2021

PASSAGES CHOISIS DANS GLACIS DE GUILLAUME ARTOUS-BOUVET. ÉDITIONS LA RUMEUR LIBRE.

 

 

 Le Père Goriot et le Renardin : deux tentatives de G. Artous-Bouvet pour évoquer dans ses propres raccourcis de langue deux oeuvres qui ambitionnent aussi chacune à leur manière de refléter le monde.

Cliquer dans l'image ci-contre pour découvrir ces textes au format PDF.

samedi 25 septembre 2021

BONNES FEUILLES. SE PRÉPARER INTELLIGEMMENT AUX DEMAINS QUI DÉCHANTENT AVEC LE DERNIER LIVRE D’YVES CITTON ET JACOPO RASMI.

Cliquer pour ouvrir le PDF

Préparer les générations futures au monde qui les attend, on pourrait le dire aussi au pluriel en parlant des mondes qui les attendent - car rien en ces matières n’est sans doute aussi néfaste que de s’enfermer dans des représentations univoques - est sûrement l’une des missions aujourd’hui les plus nécessaires de toute entreprise de formation. Qu’elle soit scolaire ou culturelle. Tant rien n’est devenu plus certain que les régimes d’existence qui sont actuellement les nôtres ne sont plus soutenables dans le cadre d’une planète dont les ressources s’épuisent. D’un milieu dont les équilibres se rompent. D’une humanité dont les membres aussi, au pire se déchirent, au mieux, se voient de plus en plus mis en compétition.

mardi 16 février 2021

POÈTE ÉQUILIBRISTE. SUR LES DRAPEAUX DROITS DE BENOIT CAUDOUX AUX ÉDITIONS HÉROS-LIMITE.

 
Je ne connais pas Benoit Caudoux. Qui enseigne pourtant la philosophie dans une ville qui m’est proche. Et chère. Et se trouve être un spécialiste de Jean-Jacques Rousseau, auteur dont, en ce moment de notre histoire où tout, semble-t-il, tend à réduire la parole à un simple mécanisme réglé sur les représentations extérieures qui s’accordent à façonner nos étouffantes réalités, on ne saurait trop célébrer le mérite de nous rappeler toujours qu’elle est ou doit être, avant tout, énergie générée par les puissances intérieures de vie qui, pathétiquement, sourdement, nous affectent. Hors de tout mot. Et de toute grammaire.

 

Drapeaux droits, dont le titre – mais pas que - n’est pas sans me faire penser à ces fameux Poteaux d’angle de Michaux, est donc pour moi une découverte. Découverte d’une conscience, d’une sensibilité, dont les relations qu’elles entretiennent avec les choses, avec les êtres, avec elles-mêmes aussi, ne sont rien moins qu’évidentes, que transparentes. Conscient des pièges de la pensée autant que du langage sensé la soutenir, Benoit Caudoux s’interdit d’embrasser la vaste totalité de ce qui existe, en recourant à ces formules prétentieuses et ampoulées qui suscitent l’admiration des sots. Il sait à quel point nos phrases peuvent se gonfler de vent. Et que le bruit qu’elles font n’empêche pas leur vide.

Aussi se porte-t-il de préférence vers le rien. Le presque rien. La dérision aussi, qui l’amène parfois à révéler la trompeuse légèreté du langage à travers des jeux dignes de l’Almanach Vermot. C’est que ce poète joueur qui cherche à s’affirmer lucide, pratique parfois jusqu’à l’excès l’art de la mise à distance. Y compris avec lui-même. Cela donne une poésie d’apparence parfois détachée. Cérébrale et cependant bien sentie. Nous laissant des textes un peu secs comme tirés au cordeau. En équilibre périlleux souvent sur leur propre silence.

 

Drapeau est le nom d’une pièce d’étoffe dont l’image déployée affirme emblématiquement l’identité d’une nation, d’un groupe, voire symboliquement d’une idée. Fichant les drapeaux de ses poèmes sur le blanc de la page Benoit Caudoux affirme par là quelque chose non de son identité, notion pour lui problématique, mais de son expressivité, de sa qualité toujours un peu déroutante de vivant. Droits, ses drapeaux nous font comprendre aussi que quels que soient les interrogations, les angoisses, les doutes, les moqueries aussi que soulèvent, chez lui, tout autant les affectations de maîtrise, de sérieux, des piètres humains que nous sommes que les limites et les contradictions de notre triste condition, il n’est pas prêt de se résoudre, lui, à baisser pavillon.

 


Cliquer sur l'image pour découvrir en PDF quelques poèmes de Benoit Caudoux.

mardi 2 février 2021

QUE LA POÉSIE NOUS EMPORTE ! SUR VIVONNE LE TOUT DERNIER ROMAN DE JÉRÔME LEROY.

« On ne va pas s’arrêter de lire parce que c’est la fin du monde, si ? » C’est en nous mettant face aux sombres perspectives de l’effondrement, tout proche, des sociétés politiquement et technologiquement organisées dans lesquelles nous vivons encore, que le romancier et poète Jérôme Leroy, s’attache dans son dernier roman, Vivonne dont on appréciera bien sûr les connotations proustiennes, à mettre en évidence le pouvoir réellement magique, à ses yeux, de la littérature, en particulier de la poésie.

 

Vivonne est le nom d’un poète dont les textes ont la particularité de « transporter » non seulement en imagination, mais physiquement, dans un monde qui au sens propre les accueille, les lecteurs qui n’attendent plus rien de leur vie soit qu’ils sont arrivés à son terme, soit que les conditions qui leur sont faîtes la leur rendent impossible. Et bien entendu, plus le monde devient insupportable, et c’est le cas pour celui qu’imagine ici l’auteur, dévasté par les ouragans, les typhons, où la température des nuits d’hiver dépasse les 40 degrés, où notre beau pays de France et ses campagnes bucoliques sont devenus des lieux d’affrontement sanglants entre sectes politico-religieuses rivales[i] que le pouvoir central parvenu entre les mains de l’extrême-droite, les Dingues, ne parvient plus à contrôler, plus ce monde donc, que menace encore le Stroke, c’est-à-dire la panne informatique totale, devient insupportable, plus nombreux se font peu à peu ses lecteurs.

 

lundi 14 décembre 2020

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. LES YEUX DE REMBRANDT DE SIMON SCHAMA.

Johannes Lingelbach, Le Dam avec son nouvel hôtel de ville en construction, 1656

Oui le livre est ancien mais en cette période de confinement qui rétrécit si fortement physiquement, socialement, humainement, notre univers, se replonger dans cette somme qui, pour éclairer en profondeur l'oeuvre de Rembrandt, nous restitue largement le monde dans lequel il aura vécu, celui des grands ports du Nord, des Flandres catholiques aux Provinces Unies calvinistes, a quelque chose de tellement vivifiant, stimulant, si fortement évocateur qu'on en oublierait presque que les évocations, les tableaux que multiplie Simon Schama dans ce chef d'œuvre, n'ont de consistance que dans notre imagination. Ce que rappelle quand même par exemple ces moments où, déambulant avec lui dans les rues d'Amsterdam, on finit, alerté par l'odeur, par suivre avec plaisir les lourds bateaux de nuit collectant d'une écluse à l'autre du Amstel ces provisions d'excréments qu'ils livreront avec profit le matin aux producteurs de fraises et de carottes de Bewerijk ou de Hoorn…