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Chacun à notre place nous sommes les acteurs de la vie littéraire de notre époque. En faisant lire, découvrir, des œuvres ignorées des circuits médiatiques, ne représentant qu’une part ridicule des échanges économiques, nous manifestons notre volonté de ne pas nous voir dicter nos goûts, nos pensées, nos vies, par les puissances matérielles qui tendent à régir le plus grand nombre. Et nous contribuons à maintenir vivante une littérature qui autrement manquera à tous demain.
jeudi 26 mai 2016
jeudi 19 mai 2016
DES EXTRAITS DU LIVRE DE LAURENT GRISEL, CLIMATS.
Spirale des temps géologiques |
Dans le cadre de la sélection
2016-17 du Prix des Découvreurs nous proposons aujourd’hui de découvrir des
extraits du livre de Laurent Grisel, Climats,
paru aux éditions publie.net. Comme
pour la plupart des autres extraits que nous fournirons, ces textes s’accompagnent
de plusieurs documents afin de permettre à l’élève toutes sortes d’appropriations
et de prolongements.
jeudi 12 mai 2016
MIEUX CONNAÎTRE LE PASSÉ POUR COMPRENDRE LE PRÉSENT. RENCONTRE AVEC CLÉMENTINE VIDAL-NAQUET.
Comme le remarque justement le
grand historien Lucien Febvre que Clémentine Vidal-Naquet cite en exergue de
son livre sur les correspondances de guerre, « prétendre reconstituer la vie affective d’une époque donnée, c’est une
tâche à la fois extrêmement séduisante et affreusement difficile » que
l’historien toutefois « n’a pas le
droit de déserter ».
Mais pourquoi ? Pourquoi
toujours aujourd’hui, cet échange de millions et de millions de lettres - on parle de plus d'un million par jour - par lequel les couples que formaient nos arrières grands-parents ont répondu à leur séparation massive, peut-il intéresser des jeunes gens qui dépendent de technologies tellement
différentes pour communiquer un quotidien qui n'a apparemment rien à voir avec celui vécu, il y a tout juste un siècle, par
leurs lointains ancêtres.
C’est à cette question que la
jeune et talentueuse historienne Clémentine Vidal-Naquet est venue répondre, à
l’invitation de la Médiathèque de Calais, face à une vingtaine d’étudiants de
BTS du lycée Berthelot. Je ne reviendrai pas sur le contenu de la première
partie de son intervention que le lecteur pourra s’il le désire retrouver dans
la vidéo que nous avons mise en ligne. C. Vidal-Naquet y explique la façon,
fort inattendue, dont elle a pris possession de son sujet, la méthode
particulière qu’elle a suivie – toutes choses passionnantes pour comprendre un
peu la façon dont les choses se font ou pas dans notre esprit. Elle insiste
également sur la façon dont en dépit des différences sociales et des
singularités individuelles ces innombrables correspondances brassent à peu près
toutes, en fait, les mêmes lieux communs, tournant inlassablement autour des
grands thèmes de l’organisation de la vie matérielle, de la santé, de la
famille et aussi de l’amour. Pour ce qui est de ce dernier elle explique en
quoi la menace constante de la guerre, liée à l’éloignement des conjoints a peu
à peu libéré chez certains une parole au départ entravée par toutes sortes de
conventions...
dimanche 8 mai 2016
ENCORE UNE BABEL PARFAITEMENT RÉUSSIE, AU CHANNEL, AVEC LES ÉLÈVES DU LYCÉE BERTHELOT DE CALAIS !
BABEL BERTHELOT AVEC RYOKO SEKIGUCHI |
Si bien entendu certains se sont montrés
encore intimidés par le fait de venir ainsi se présenter sur scène, beaucoup,
en revanche ont manifesté de belles qualités comme en aura tout
particulièrement témoigné, je pense, aux yeux de tous, la remarquable mise en musique et en voix du célèbre texte de Baudelaire Anywhere out of the world, totalement élaborée par un groupe
d’élèves de l’option musique.
De telles manifestations dont on
aimerait qu’elles soient plus largement répandues dans tous les établissements
de France sont de celles qui nous paraissent les plus à même de redonner
vraiment le goût de la poésie à cette jeunesse qui place – c’est son âge - l’émotion et le partage loin devant les
nécessités de l’analyse et du commentaire. Ce qui ne l’empêche pas de réussir
dans ses études. Les excellents résultats des élèves du lycée Berthelot de
Calais qui mène depuis longtemps une politique d’ouverture culturelle et de rencontres parmi les plus dynamiques à coup sûr de l’Académie en sont la
preuve.
mercredi 4 mai 2016
POUR BABEL ! DU PAIN DES LANGUES ET DES OISEAUX. PARTAGER NOS DIFFÉRENCES !
FRANZ SNYDERS CONCERT D'OISEAUX vers 1635 |
Ce
texte est dédié aux élèves du lycée Henri Wallon de Valenciennes que j’ai pu
rencontrer à l’occasion de la mise en place de leur première Babel Heureuse !
Babel.
Babylone. Babil. Il existerait dans le monde 9000 espèces d’oiseaux. Sans doute aussi, nous
dit-on, un nombre presque aussi important de langues. On sait ce qui attend l’ensemble des
espèces animales
du fait de ce que les scientifiques n’hésitent plus aujourd’hui à appeler la sixième extinction massive. En revanche sait-on
que notre siècle risque également de voir à jamais disparaître des milliers de ces systèmes intelligents et chaque fois singuliers d’invention
de la réalité qu’utilisent les hommes pour produire et communiquer leur pensée
tout en marquant leur appartenance à une communauté déterminée.
Si
chacun parlait la même langue tout irait-il vraiment mieux dans le monde ?
mercredi 27 avril 2016
VINGTIÈME ÉDITION DU PRIX DES DÉCOUVREURS. CONTINUEZ LE VOYAGE !
Sélection 2016-2017 du Prix des Découvreurs |
Vingt ans. On connaît la célèbre phrase de Paul Nizan selon laquelle avoir vingt ans est loin d’être la plus belle chose de la vie. Pour une association comme la nôtre toutefois vingt ans ce n’est plus la jeunesse. Peut-être même plus l’âge adulte. Sans doute le moment de songer à s’effacer pour laisser à d’autres plus vifs et diligents le soin de donner à notre action un nouveau souffle. De fédérer autour d’eux des énergies nouvelles.
Sûrement. Mais si la tentation
existe bien de se réserver désormais pour soi, d’abandonner nos combats à
d’autres, il est chaque année moins facile, face au succès croissant de nos
actions, à l’élargissement régulier des publics que nous touchons, d’interrompre
cette dynamique qui fait que nous nous sentons de plus en plus utiles pour ne
pas dire nécessaires. D’autant que nous voyons bien qu’ils ne se pressent pas
trop ceux qui autour de nous seraient susceptibles de prendre la relève.
jeudi 31 mars 2016
LE PRIX DES DÉCOUVREURS 2016 À LA POÈTE SYRIENNE FADWA SOULEIMANE !
Fadwa Souleimane au lycée Branly de Boulogne-sur-Mer |
Ainsi que l’annonçaient bien les
premiers résultats qui nous sont parvenus, c’est sur À la pleine lune, le livre de Fadwa Souleimane publié par les
toutes jeunes éditions du Soupirail, que se sont très largement portés les
suffrages des quelques 2000 lycéens et collégiens qui cette année ont participé
à l’édition 2016 du Prix des Découvreurs.
On ne s’en étonnera pas, tant la
nature de ce livre et la personnalité de son auteur avaient de quoi retenir l’attention
de ces jeunes pour qui la poésie n’a rien à voir avec un jeu gratuit d’esthète
ou d’intellectuel avant tout soucieux de distinction. Découvrant À la pleine lune et le parcours si
particulier de son auteur ils ont, je crois, compris le caractère profondément
vital pour ce dernier de ces poèmes marqués par la guerre et l’exil, par la
volonté de ne pas laisser le dernier mot au silence, celui de la défaite et de
la résignation.
Habitués à ce qu’on leur parle de
poésie engagée et plus familiers certainement du Melancholia de Victor Hugo ou du trop fameux Liberté d’Eluard, que des écrits des poètes d’aujourd’hui
qui sont – de par la force actuelle des choses – presque tous des textes de
résistance, ils ont ainsi pu comprendre à quelles nécessités répond toujours et
en profondeur la poésie de notre temps. Quand elle est animée d’un désir
authentique de parole. D’un besoin fondamental de dire.
Comme l'écrit quelque part Ariane Dreyfus, le poème « n’est pas une succession de mots, mais l’élan
d’une parole dans la relativité d’un corps ». Et en ce sens il ne peut
exister autrement qu’engagé. Surtout si ce corps, appréhendé dans l’exil, ayant
perdu son environnement familier, ses racines d’enfance, est condamné à se
vivre désormais dans une culture, un espace et une langue autres.
Ce n’est qu’une fois installée en
France pour fuir l’arrêt de mort promulgué par le tyran syrien Assad, que la
comédienne Fadwa Souleimane a éprouvé pour la première fois la nécessité de
retrouver sa langue en se mettant à écrire de la poésie. Tombeau des morts qu’elle
a laissés derrière elle, des innocences de la paix saccagée, ses textes tout en
désignant clairement les responsables, restent toutefois habités par la volonté
farouche de ne rien céder aux multiples formes de violences qui se
concurrencent aujourd’hui un peu partout dans le monde. Certaine que les
divisions, quelles qu’en soit la nature, ne font aller l’humanité qu’un peu
plus vite vers sa perte, Fadwa Souleimane, en dépit de tout, nous invite au
chant réconcilié de l’Un.
Libellés :
AGIR CONTRE LES BARBARIES,
BOULOGNE-SUR-MER,
ENGAGEMENT,
POESIE CONTEMPORAINE,
SORTIR DU NOIR
Pays/territoire :
Western Europe
vendredi 25 mars 2016
DES FORMES ET DES FORCES ! LE PROGRAMME DE NOTRE FUTURE JOURNÉE DE DÉCOUVERTES.
Comme chaque année les Découvreurs proposent, en partenariat
avec la Ville de Boulogne-sur-Mer et la DAAC de Lille une journée de
découvertes à l’intention de tous ceux qui refusent de se laisser enfermer dans
les prescriptions de la machine médiatique soumise de plus en plus aux
impératifs marchands.
Nous aurons ainsi le plaisir de découvrir des œuvres
originales, lucides, largement ouvertes sur le monde et qui sans complaisance
témoignent de la capacité de résistance que certains restent capables de mobiliser
face à tout ce qui nous écrase.
Gageons qu’une nouvelle fois, le public sera nombreux à prendre
d’assaut les tables de notre libraire partenaire !
mardi 15 mars 2016
REPRENANT LES CHEMINS D’ICI. MAUVAISES LANGUES DE PAOL KEINEG.
faire
du simple avec
du
compliqué (ou faire semblant) :
dans
un pays sans adresse,
qu’est-ce
que je vais encore trouver
en
tournant
la
cuiller dans le bol de café
(ça
ne tourne pas rond).
Oui. C’est bien ce
lyrisme en apparence désinvolte et inquiet qui d’abord fait la force, évidente
pour moi, du livre de Paol Keineg
intitulé Mauvaises langues. Ici la
formule est celle d’une écriture qui, accompagnant les mouvements de la vie la
plus quotidienne, située dans le cadre fuyant d’une géographie qui a perdu ses
repères, d’un monde qui ne va plus très bien, cherche moins à nous asséner ses
vérités particulières qu’à s’étonner de ses découvertes. Chaque fois
renouvelées.
vendredi 11 mars 2016
CENDRARS ENCORE ET ENCORE ! UNE ÉTUDE DE LA PROSE DU TRANSSIBÉRIEN PAR COLETTE CAMELIN.
KANDINSKY, LA VIE MÉLANGÉE, 1907 |
À la demande des Découvreurs
Colette Camelin a accepté de livrer le texte d’une étude consacrée à la Prose du transsibérien et de la petite
Jehanne de France, publiée en 1913 par Blaise Cendrars et Sonia Delaunay. Occasion
pour nous de revenir dans ce blog sur celui qui se disait « un fort
mauvais poète ».
Cette étude qui a vocation à
éclairer le lecteur « bénévole »
sur les multiples aspects de ce texte en bien des points fondateur de la
modernité poétique a été complétée par nos soins de diverses références à la
peinture de l’époque ainsi que d’images provenant de diverses publications qui
permettront aussi de réfléchir sur la guerre russo-japonaise qui tient une
place si importante dans la thématique complexe de ce poème initiatique.
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