vendredi 1 juillet 2022

CAHIER D’ACCOMPAGNEMENT PRIX DES DECOUVREURS 2022-23. CONTREBANDE DE LAURENT ALBARRACIN AU CORRIDOR BLEU.

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La série se complète. C’est aujourd’hui le sixième – sur sept – de nos Cahiers d’accompagnement pour l’édition 2022-23 du Prix des Découvreurs. Bientôt donc pour nous le moment de prendre quelques vacances en attendant cette rentrée où nous espérons bien que nombreux seront les professeurs qui convaincus de l’intérêt que présente pour leurs élèves l’ensemble des matériaux que nous leur fournissons et des activités que nous leur proposons, décideront de se lancer à nouveau ou pour la première fois dans notre belle entreprise.

Laurent Albarracin propose avec Contrebande des sonnets très contemporains dans un esprit hérité de Ponge mais qu’il fait aussi dialoguer avec de célèbres exemples tels le Sonnet des voyelles de Rimbaud ou le Spleen de Baudelaire. Nous accompagnons ici notre choix d’extraits, de références à l’œuvre passablement excitante de Magritte mais aussi d’un artiste moins connu sans doute, Jacques Carelman, dont l’inventive drôlerie ne devrait pas laisser nos jeunes indifférents. Un petit passage par l’art conceptuel et les fameuses chaises de l’artiste américain Joseph Kosuth complète cet accompagnement qui vise en particulier à renforcer la conscience que l’on devrait toujours conserver de la différence qui existe entre la chose, sa représentation imagée et son signifiant dans la langue.

Alors que pour beaucoup encore, la poésie se confond avec l’expression personnelle des sentiments et le lyrisme, que s’est imposée l’idée que le sonnet est aujourd’hui une forme obsolète totalement ringardisée, on appréciera la façon dont le livre d’Albarracin remet en question ces grossières préventions tout en nous confortant dans l’idée que le poète est bien toujours, comme le veut l’étymologie, un créateur, un inventeur, un manipulateur – au sens non péjoratif du terme - à travers le travail duquel l’intelligence que nous nous formons du monde ne peut que s’affermir, s’augmenter, s’aiguiser. Et pas nécessairement dans le chagrin, la douleur. Dans la jubilation.

Feuilleter le Cahier avec CALAMEO.
 

lundi 20 juin 2022

RECOMMANDATION DÉCOUVREURS. LES CHANTS DE KIEPJA DE FRANCK DOYEN AUX ÉDITIONS FAÏ FIOC.



 

Nous sommes tous des ruisseaux d’une seule eau
Raul Zurita, poète chilien.



« Hutte, os, pluie, peau », tels sont, dans le désordre, les mots qui, dans la langue kawesqar, nous accueillent dans les marges du livre de Franck Doyen, que nous proposons ici de découvrir. Et que ces mots naviguent, minuscules et fragiles canots, autour de cette succession abrupte de blocs que forment en regard les textes de l’auteur n’est pas sans importance. Sans signification.

CAHIER D’ACCOMPAGNEMENT PRIX DES DECOUVREURS 2022-23. FRANCK DOYEN, LES CHANTS DE KIEPJA CHEZ FAÏ FIOC.

Un langage plus vaste que la solidarité biologique va s’ouvrir à nous à nouveau

 

Jérôme Rothenberg, Journal seneca, Corti, 2015

Diversité. Diversité des écritures mais aussi diversité des mondes comme des thématiques, explorés par ces écritures, telle est la règle que nous nous appliquons depuis toujours à respecter. Comme le confirme bien aujourd’hui la publication de notre quatrième Cahier d’accompagnement pour l’édition 2022-2023 du Prix des Découvreurs. Consacré au livre de Franck Doyen, Les chants de Kiepja, paru aux éditions Faï fioc, ce nouveau Cahier nous entraîne vers les territoires extrêmes de la Terre de Feu, cet archipel balayé par les vents, soumis à d’incessantes pluies, à la rencontre des peuples Kawesqar et Selk’nam, ce dernier passant aux yeux de certains ethnologues comme le créateur d’une forme de théâtre rituel le plus ancien du monde.

mardi 14 juin 2022

CAHIER D'ACCOMPAGNEMENT POUR MA MÈRE N'A PAS EU D'ENFANT DE GENEVIÈVE PEIGNÉ.

Et de Trois ! Je mets donc en ligne aujourd’hui le troisième des Cahiers d’accompagnement de la sélection 2022-23 du Prix des Découvreurs. Plaisir pour moi de me replonger dans l’ouvrage de Geneviève Peigné, Ma mère n’a pas eu d’enfant, dont j’ai pu dire tout le bien que j’en pensais lors de sa parution aux belles éditions des Lisières.

Comme les deux précédents ce Cahier de 22 pages au format A4 permettra aux jeunes qui ne pourront pas tous acheter, bien entendu, l’ouvrage de G. Peigné, de s’en faire à travers d’assez larges extraits, une idée qui je l’espère leur donnera envie d’en lire davantage grâce en particulier aux commandes effectuées dans leur établissement par l’intermédiaire de leur professeur de lettres ou de leur professeur documentaliste.

vendredi 10 juin 2022

SUR UNE COUPE À BOIRE DE BERLIN.

Les kylix sont des coupes à boire. Larges et peu profondes on en trouve à partir du VIIème siècle avant J.C., peintes uniquement au début sur leur paroi extérieure. Vers le Vème on voit apparaître les fameuses coupes à yeux dont existe à Boulogne-sur-Mer un intéressant exemplaire sur lequel, il y a quelques années, les éditions Invenit, pour un bel ouvrage savant portant sur l’importante collection Panckoucke, m’ont demandé ce qu’on pourrait appeler une variation littéraire que je me suis réjoui de composer. Les époques suivantes ont vu les artistes commencer à orner l’intérieur de ces coupes dont les formes auront dans les grandes lignes relativement peu évoluées. J’aimerais partager aujourd’hui une curiosité photographiée par moi au Altes Museum de Berlin, un kylix à figure intérieure rouge représentant non une danseuse comme cela est assez fréquent, ou la figure pourquoi pas de Dionysos, mais une hétaïre nue urinant dans un vase, son visage encadré de pièces d’habillement que je laisse aux experts le soin de nommer avec toute l’application dont ils savent faire preuve. J’imagine qu’il sera bien aisé aux fertiles esprits qui liront cette notule et ne s’arrêteront pas au facile parallèle avec les petites tasses de saké qu’offrent à leurs clients les restaurateurs chinois, de gloser sur les symboliques diverses de cette représentation au lieu bien particulier où l’artiste l’aura placée. J’y vois personnellement, sans me priver du reste bien sûr, quelque chose d’assez ressemblant mais sur le plan conceptuel à cette fameuse image d’autrefois qu’on trouvait sur les boites de Vache qui rit. La notion d’infini étant dans mon kylix entraînée, me semble-t-il, par cette circulation, je ne sais comment dire, qu’établit l’objet ainsi peint entre le vide et le plein.


 

CAHIER D'ACCOMPAGNEMENT PRIX DES DÉCOUVREURS 2022-23 : PROVISOIRES DE CHRISTOPHE MANON AUX ÉDITIONS NOUS.

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   Et voici notre second Cahier d’accompagnement pour la sélection 2022-23 du Prix des Découvreurs. Consacré au livre de Christophe Manon, Provisoires paru chez NOUS, il comprend comme les autres une vingtaine de pages dans lesquelles nos jeunes lecteurs et bien entendu tous ceux qui voudront bien s’y intéresser, pourront découvrir la voix d’un authentique lyrisme contemporain se confrontant à ce thème immémorial de la fuite du temps conjugué ici aux incessantes alarmes d’un cœur inquiet et d’une conscience aigüe de notre finitude.

On ne saurait trop recommander pour entendre cette voix d’écouter – dans une vidéo que nous mettons en lien - la lecture réalisée par l’auteur, d’un texte qui ne figure pas dans le livre mais donnera à chacun une assez juste idée de la façon non dont doivent être dits ses textes, car après tout chacun est libre de se les approprier comme il veut, mais de celle dont l’auteur lui-même les entend.

vendredi 3 juin 2022

CAHIER D’EXTRAITS PRIX DES DÉCOUVREURS 2022-2023. LE PAYSAGE APRÈS WANG WEI DE MICHÈLE MÉTAIL AUX ÉDITIONS LANSKINE.

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Suite à la publication de notre sélection pour l’édition 2022-2023 du Prix des Découvreurs, nous avons le plaisir de mettre en ligne le tout premier Cahier d’accompagnement consacré au livre de Michèle Métail, Le Paysage après Wang Wei paru aux éditions LansKine.

Les divers Cahiers que nous mettrons progressivement en ligne sont conçus pour permettre à l’ensemble des jeunes qui participent à notre opération de découvrir facilement et de façon attractive, l’ensemble des ouvrages sélectionnés à travers un choix significatif d’extraits. Les illustrations nombreuses qui les accompagnent ne sont pas destinées à faire joli mais à fournir outre des éléments supplémentaires de compréhension, quelques pistes pouvant donner lieu en classe à des parcours d’Éducation Culturelle et Artistique (les fameux EAC).

Le Prix des Découvreurs comme son nom l’indique a effectivement pour vocation de permettre à ceux qui y participent la plus large ouverture possible aux univers poétiques mais aussi artistiques contemporains. Il tient également à montrer à quel point la poésie d’aujourd’hui peut constituer mieux que la télévision « une fenêtre ouverte sur le monde ».

lundi 23 mai 2022

PENSÉE UN PEU TRISTE DU JOUR.

 

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Il est souvent pénible pour un auteur de se résigner à voir un ouvrage qui lui semble mériter meilleur sort tomber dans la cruelle indifférence à laquelle pourtant sont promises la plus grande partie des productions du temps. J’étais bien heureux, au moment de sa sortie, de découvrir les beaux papiers, consacrés par des plumes attentives à Parmi tout ce qui renverse, livre paru au Castor Astral qui venait pour moi mettre un terme à cet ensemble commencé avec Compris dans le paysage, publié chez Potentille et prolongé par Avec la terre au bout, à l’Atelier la Feugraie. Depuis, force est de constater que ces livres à l’exception du premier que je présente parfois dans des classes, n’ont d’autre vie, à l’extérieur de moi, que celle obscure qu’ils entretiennent au fond de leurs cartons. Certes, j’ai plus d’une fois affirmé, avec quelque raison, qu’on écrivait d’abord pour soi. Et plus précisément cet autre en soi que l’écriture permet, à certaines conditions, bien sûr, de faire advenir.  Mais la dimension sociale ne peut être complètement mise entre parenthèses. Nous sommes aussi des êtres sociaux dont l’effort pour exister n'est pas fait que de concurrence. Lui qui permet à son meilleur d’épauler l’effort de chacun. Qui sait y puiser alors l’élan dont il a besoin.

vendredi 20 mai 2022

AFFRONTER L’INDIFFÉRENCE. 2.

George Ault, La Lune, détail, 1945

 « Le domaine des actions humaines m’est souvent apparu comme une place éclairée aux flambeaux, dans une nuit énorme ; dans une plaine infinie, une nuit éternelle.

Autour de toi, autour de la lumière que tu crées, la nuit trace son cercle. Ses cercles, aux dimensions toujours plus formidables ; elle s’étend jusqu’à l’infini. Tu dois sans cesse modifier la limite de ces domaines circulaires, en soustraire une partie à l’obscurité. Certes la nuit n’en sera pas réduite, elle ne fera que reculer ; mais ta vie va gagner en signification. »[i]