jeudi 21 janvier 2021

POÈMES VS PHOTOGRAPHIES. POUR PROLONGER NOTRE PLAISIR À LIRE JAMES SACRÉ.

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Pour compléter notre tout récent Cahier de Poésie en Partages consacré à James Sacré, je vous propose de découvrir un texte extrait d’un de ses livres que je préfère, America solitudes, paru chez André Dimanche il y a maintenant un peu plus de 10 ans. Tous les textes dans ce gros livre qui se présente comme une sorte de road movie poétique à travers l’Amérique des États-Unis, sont intéressants. J’en ai choisi un évoquant avec humour l’un de ces objets qui nous est aujourd’hui devenu de plus en plus indispensable, notamment au cours de nos voyages : l’appareil photo. Dont on voit, quand on est par exemple un habitué de Facebook, que les productions sont infiniment plus populaires que les meilleurs poèmes. On y retrouvera facilement le rapport complexe que James Sacré entretient avec ce grand réel qui nous déborde ainsi qu’avec le temps qui n’en est finalement qu’une composante particulière.

Enfin j’aimerais adjoindre à ce moment Sacré, cette belle réflexion du philosophe Paul Audi sur ce qu’on appelle en art comme en poésie « l’expression » : « Exprimer quelque chose veut d’abord dire (ce « d’abord » est ici essentiel) s’exprimer soi-même et s’exprimer soi-même, manifester un pathos. Quel pathos ? Celui de la vie venant en soi au gré de son auto-affection incessante, mais qui ne souffrirait plus de se souffrir soi-même ».  Créer, Paul Audi, éditions Verdier, 2010, page 356, dans le chapitre intitulé Prendre la parole.

N.B.  La photo de James Sacré est de Jean-Louis Estèves.

 

lundi 18 janvier 2021

POÉSIE/PARTAGES N°3. UN FIL DE VIVRE-ÉCRIRE PAR JAMES SACRÉ ACCOMPAGNÉ PAR JEREMY SOUDANT.

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 On ne présente plus James Sacré dont Jean-Claude Pinson dans le long article qu’il lui consacre dans le Dictionnaire de la Poésie de Baudelaire à nos jours, paru en 2001 au PUF, écrit que face au littéralisme dominant de son époque, son œuvre persiste à tenir pertinente « le lyrisme, la représentation et la narration » occupant ainsi « une position décalée dans le champ de la poésie française ». Depuis ce champ a beaucoup évolué et nombreux sont devenus les auteurs qui se sont reconnus et continuent de se reconnaître dans cette poésie singulière qui, écrit encore Pinson, « puisant dans les us et manières roturières de la langue et dans la non-finition du parler quotidien » pour mieux exprimer le désordre du monde, se situe aux antipodes aussi « des canons de la haute poésie du XXème siècle (celle d’un Saint-John Perse, d’un Char ou d’un Bonnefoy) ».

samedi 16 janvier 2021

POÉSIE DE LA NEIGE.


 

C'est un ancien évêque d’Upsala ( la plus vieille Université de Suède) Olaus Magnus, qui distingue dans le chapitre 22 du Livre 1 de son Histoire des peuples du Nord, paru en 1550, vingt formes différentes de flocons. Et c'est le mathématicien Johannes Kepler qui, dans un opuscule datant du premier janvier 1610, intitulé Strena Seu De Nive Sexangula, rend compte de sa découverte de la symétrie hexagonale des flocons de neige qu’il attribue à une faculté qui serait également présente dans l’eau à l’état liquide et gazeux.

Je me sers souvent dans mes interventions auprès des jeunes de ce court poème pour rendre manifeste la volonté contemporaine d'ouvrir la poésie aux formes les plus diverses et curieuses de la connaissance et de la libérer des pièges des représentations idéalisées de la réalité qu'évoquent par exemple les deux derniers vers de la première strophe.

mercredi 13 janvier 2021

SONNET D'HIVER


 

PICARDIE GRANDE ! À PROPOS D’UNE ŒUVRE NÉCESSAIRE DU POÈTE JACQUES DARRAS AUX EDITIONS DE LA LIBRAIRIE DU LABYRINTHE. AMIENS.

 

Une « vaste région tragiquement oublieuse d’elle-même », c’est en ces termes que le poète, essayiste et traducteur Jacques Darras, définit dans l’introduction de son ouvrage ce qu’il appelle la Grande Picardie dont il entreprend dans un grand geste d’érudition non dépourvu de portée politique de dresser le constat de son exceptionnel apport intellectuel, littéraire et poétique persuadé que face à la pauvreté d’esprit des décideurs qui ont choisi, lors de la fusion de la Picardie avec le Nord-Pas-de-Calais, d’en laisser filer la mémoire au profit de la triste appellation de Hauts-de-France, il était impératif de refonder d’abord en culture, la légitimité de cette ancienne et forte appellation.

mercredi 6 janvier 2021

ET PUIS PRENDRE L’AIR. AVEC LES PROSES PÉNÉTRANTES DU POÈTE ETIENNE FAURE.

Je ne le cache pas. Je ne suis pas de ceux qui placent au-dessus de tout l’audace, l’expérimentation, la recherche. Loin d’être un sectateur en art de la tabula rasa, j’apprécie les œuvres filiales qui savent ce qu’elles doivent à leurs aînées et les honorent[i]. Tout en sachant bien sûr faire entendre leurs dissonances. Manifester leur propre singularité.

Ne comptez donc pas sur moi pour écarter un livre de poèmes au prétexte qu’il est sorti chez Gallimard dont trop d’esprits jaloux affectent de dédaigner la production qu’ils jugent un peu rapidement académique, surannée, poussive.

 

Passer ainsi à côté du dernier livre d’Étienne Faure qui après un beau parcours, chez Champ Vallon vient de publier son second volume dans la célèbre collection blanche, serait une grave erreur. Une bêtise même. Tant ce livre a de quoi réjouir aussi bien ceux qui entendent que la poésie nous montre l’infinie diversité du monde que ceux qui attendent plutôt d’y trouver l’expression d’une personnalité singulière sans oublier bien sûr ceux pour qui la poésie, avant toute chose est affaire de formes et d’évènements bien sentis dans la langue.