jeudi 12 septembre 2019

FAUVELLE, MICHON, COETZEE, LA VENUS HOTTENTOTE ET L’ÉCRITURE BONNE.

Pour Jean-Marie Perret

Gravure de Hans Burgkmair, vers 1508 représentant les khoekhoes
Sensible à certaines remarques qu’on aura pu me faire, je reviens, fidèle à ma manière à la fois concentrique, allusive et indirecte d’envisager, comme je peux, les choses, au livre de François-Xavier Fauvelle, A la recherche du sauvage idéal, qui m’a fourni le point de départ de ma récente réflexion sur quelques impostures courantes de notre poésie. Oui, on ne saurait trop insister sur l’originalité et l’intérêt de la démarche par laquelle cet ouvrage tente de rendre compte de la réalité d’un très ancien groupe humain que les aléas de l’histoire auront amené à disparaître non sans nous avoir laissés construire d’eux une image désolante qui en dit long sur les carences de notre propre équipement moral.

mardi 10 septembre 2019

POÈTES EN PEAU DE LÉOPARD !


Je m’agace souvent de mon incapacité à expliquer clairement les raisons qui me font  détester certains des livres ou des poèmes que la curiosité qui m’anime me pousse par ailleurs à découvrir. Rares sont en effet les œuvres qu’au final j’admire sans réserve. Ou que simplement j’aime. Plus nombreuses celles dont il me faut avouer qu’elles m’irritent. Moins d’ailleurs contre leur nature propre que contre l’auteur qu’elles visent en premier lieu, je crois, à mettre en scène.


Pour éviter de me faire ici-bas des ennemis inutiles, je partirai d’un poème que la récente lecture d’un livre original et passionnant de l’historien et archéologue François-Xavier Fauvelle, intitulé À la recherche du sauvage idéal, m’a conduit à rechercher sur le net pour vérifier mes intuitions concernant l’utilisation faîte un peu partout de la poésie dans le domaine politique et social. Dans un des chapitres de son livre, consacré à l’évocation de la figure de Sarah Baartman, la célèbre Vénus hottentote, entraînée hors de son afrique natale pour être exhibée, à Londres puis Paris, tel un animal de foire, Fauvelle raconte l’édifiante cérémonie organisée par les autorités du Cap à l’occasion du retour en Afrique du sud de ses pauvres restes et de leur inhumation dans la petite localité de Hankey proche du lieu sensé avoir été celui de sa naissance.


Le public enfin rassemblé, « officiels en costume-cravate, personnages en habits traditionnels, policiers blancs en uniforme, ouvriers agricoles venus des environs », et la cérémonie officiellement ouverte, voici que «vêtue d'un chemisier à imprimés d'éléphants », une femme monte à la tribune. C’est « une poète », qui dans « les bourrasques de vent [ nous dit Fauvelle ] qui font claquer les calicots et emportent les voix », vient déclamer le poème qu’elle a composé pour celle qu’elle s’autorise, se réclamant des mêmes ancêtres, à nommer allégoriquement, sa « grand-mère » !

lundi 2 septembre 2019

TÉLÉCHARGER LE DOSSIER D’EXTRAITS COMPLET DE L’ÉDITION 2019-20 DU PRIX DES DÉCOUVREURS !


CLIQUER POUR OUVRIR LE PDF

Comme promis, nous livrons pour la rentrée scolaire, le dossier complet de la nouvelle édition du Prix des Découvreurs. Dans l’espoir que, grâce à l’implication de leurs professeurs, les jeunes des lycées et des collèges soient toujours plus nombreux à profiter du matériel que nous leur proposons pour élargir à la poésie de leur temps, les connaissances littéraires que les programmes scolaires ne manqueront pas  de leur transmettre.



Établir un lien fort entre culture patrimoniale et art vivant 
constitue aujourd’hui l’un des enjeux fondamentaux de notre enseignement !





Se montrer capable d’établir auprès des jeunes, un lien fort entre culture patrimoniale et art vivant nous semble aujourd’hui

mardi 27 août 2019

RECOMMANDATION POUR LES PROFESSEURS D'HISTOIRE ET DE GEOGRAPHIE. CON PIACERE, LE BLOG DE VALERIE PHELIPPEAU.

https://valeriephelippeau.blogspot.com/






Valérie Phelippeau est une partageuse. Professeur d'Histoire et de Géographie, membre aussi depuis l'origine, de notre association, Les Découvreurs, elle ne conçoit pas son travail sans le plaisir et la joie de l'échange ou de la mise en commun. Ce sont des années et des années de pratique et de réflexion qu'elle a imaginé de mettre depuis quelques mois en accès libre sur son blog. Que nous sommes heureux aujourd'hui d'aider à faire à son tour découvrir.

mercredi 21 août 2019

NAGER VERS LA NORVÈGE DE JÉRÔME LEROY. Ce mélancolique bonheur d’être au monde, vivant.

Sans doute sera-t-il et de loin plus facile aux quelques vieillards réfractaires nés vers le milieu du siècle dernier qu’aux jeunes d’aujourd’hui, enfants d’un monde voué de plus en plus aux simulacres, de comprendre et d’apprécier ce qui fait le charme et l’intérêt de ce livre : l’expression toujours émue d’une sensibilité informée en profondeur par sa conscience aiguisée du temps et par les divers paysages qu’une vie de lectures, de voyages, d’amitiés et d’amours plus ou moins partagés, sera venue composer en elle.

Il n’est en effet rien de moins sûr par exemple que la nostalgie qui s’exprime dans le livre de Jérôme Leroy à l’égard des petites départementales ou de cette France qui en partie se meurt de Vierzon à Argenton-sur-Creuse ou pourquoi pas vers Bourbon l’Archambaut, alimente les réveries de nos adolescents d’aujourd’hui qui, s’ils y vivent, n’aspirent qu’à s’en échapper. Et on n’affirmera certes pas qu’ils se trouveront plus nombreux à regretter comme le fait l’auteur la disparition du tirage photographique papier ou se trouveront soudain pris du désir de se procurer un nouveau tirage tout frais intact et souple d’un ouvrage que par miracle ils auraient déjà en plusieurs éditions dans leur bibliothèque !!!

vendredi 2 août 2019

DES FORMES ET DES FORCES. RETENIR OU DÉMESURER SA PAROLE. LIRE NOÉ DE JEAN GIONO !

POUSSIN LE DELUGE
NICOLAS POUSSIN L'HIVER OU LE DELUGE

Je lis, avec toujours le même intérêt, dans la dernière livraison du Flotoir de Florence Trocmé, sa mise en cause de la malheureuse tendance de l’époque à ce qu’elle appelle la saturation : une certaine propension des beaux esprits encombrant aujourd’hui les media, à nous accabler de mots. À ensevelir l’esprit sous les images. Rigidifier à tel point les consciences qu’elles en deviennent incapables de déployer leur imaginaire propre.

"words, words, words !"