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lundi 1 août 2016

ÉCART OU DE LA FOLLE PRÉTENTION DES POÈTES RATÉS.

Les récriminations incessantes des ratés m'excèdent. Parmi elles il en est que je supporte moins encore : celles de ces poètes qui n'ayant rien à dire, rien à nous faire éprouver qu'une profonde commisération pour leur piètre maîtrise, s'offusquent de l'absence d'écho que suscite dans les media leurs œuvres ridicules. Je ne sais qui est ce T. Deslogis dont j'ai découvert il y a quelque temps qu'il nourrissait l'ambition de sauver l'humanité humaine (sic) en publiant chaque jour un poème de sa composition dans un quotidien qui aurait l'intelligence de lui ouvrir enfin ses colonnes ! Mais en matière de dénonciation quant au scandale qu'il y a à frustrer le bon Peuple de sa voix immortelle, ce monsieur ne fait pas dans la dentelle et il semble que son obstination tout comme l'aveuglement de certains de ceux à qui il s'adresse, paient: chacun peut désormais régulièrement se délecter sur le site d'une revue dédiée à la culture (!!!), d'un poème de M. Deslogis traitant d'une actualité aussi capitale que le fut, par exemple, naguère, la sortie de l’ouvrage signé par Dame Trierweiler !

Voici les toutes premières strophes du fabuleux poème, justement intitulé Ecartèlement, que M. Deslogis consacre à cet évènement. Nous y verrons comment, pour reprendre ses mots, notre Archiloque "polit la graine de la pensée et nourrit la part la plus profondément humaine du citoyen":
"Du dénudé nappé d'art, tant la star brille,/ Au contre-vent qui mis à nu tous nous les brise -/Écart...
J'ai vu la rue a vu l'aveugle aussi par mime / A vu la nue qui prudemment titille /À la normale à peine. Alors, là, fallait-il/ Aliéner l'humanique esthétisme ?/ En s'écartant.
Et cependant si les seins ne sont qu'aux filles/ L'émasculé, lui, est Président Où est la crise ? / En Syriak islamisque au commandant Poutine ?/ Ou en Chomdu ? Et non ! En #gateàpine ! / Écart..."
(sic, sic et resic!!!)

mercredi 6 juillet 2016

À LIRE CHEZ POTENTILLE : DE NOUVELLES « PICTURAE LOQUENTES » D’HENRI DROGUET.

CHRONIQUE DE NUREMBERG, 1492
Palimpsestes et rigodons, du poète Henri Droguet, vient d’être publié aux éditions Potentille. Le lecteur, que ne séduisent pas trop les fadasseries plus ou moins habiles que nous servent les petites mains intéressées de la mode, se délecteront, je pense, de cette occasion de voir rouvert ici le grand opéra de langues par lequel Henri Droguet met en scène, à sa manière, toute charnelle et de matières, le puissant dynamisme cosmique au sein duquel sont engagées nos interloques et ô combien fragiles humanités.

On y appréciera comme, sans les grands épanchements lyriques dont il s’est tôt délivré, ce poète parvient à donner à entendre la note sourdement existentielle d’une conscience qui, aléatoirement retournée sur elle-même, se découvre simplement assurée de sa seule réalité multiple, jubilatoire et passagère. Dans un souci évident non de représentation réaliste du monde mais de compositions et recompositions incessantes de substances verbales – chaque poème pouvant passer pour le palimpseste du suivant – l’ouvrage célèbre effectivement de la façon la plus vive cette danse à deux temps, cet effréné rigodon toujours à relancer, que nous exécutons – macabres - avec la vie. La vie prise. Reprise. Et toujours à réinventer.

 À moins que par la grâce d’une formule, d’une illusion, d’un moment brusquement arrêté, ne naisse l’impression d’avoir mis dans le mille – rigodon ! -  même s’il n’existe pas de cible. Que des signes d’exister.


À cette occasion, et pour aller plus loin dans le commentaire, je pense intéressant – l’oeuvre d’Henri Droguet reposant sur des choix d’écriture, dans l’ensemble assez stables – de redonner l’article que j’ai consacré il y a une dizaine d’années dans la Quinzaine Littéraire, à son ouvrage Avis de passage, paru chez Gallimard.

PROTOCOLES CHARIVARESQUES

« Voilà[…]ça flaire/ça fouit ça fouine/ça graillonne/ça enfourne estropie/défonce ça/choute et chagne/ça machine/ça exproprie/c’est imminent.// ÇA ?QUOI ? »

Cet extrait du poème intitulé L’ENTREVU qu’on trouvera dans AVIS DE PASSAGE qui succède à  48°39’N-2°01’W, titre indiquant les coordonnées géographiques de la ville de Saint-Malo où réside, entre pluies, vents et mer, sous l’incessante battue des éléments, le poète Henri Droguet, nous permettra peut-être de mieux saisir le cadre de l’acharné travail de langue et de célébration malgré tout, que ce dernier mène en littérature depuis de nombreux livres. Placé sous le signe de la peinture, par une double épigraphe, empruntée à Pierre Soulages et à Nicolas de Staël, Avis de passage est bien d’abord un livre qui donne à voir, une pictura loquens, comme en témoigne l’abondance des titres à vocation picturale, sinon cinématographique ou théâtrale qu’il donne à ses poèmes: « Grisaille, Petit tableau parisien, Panorama, Scénographie, Petit format, Trompe-l’œil, Extérieur nuit, Polyptique, Encre, Marine… ». Plus encore, ce livre grouille de matières, de formes, d’espaces assemblés que viennent animer de vigoureuses métaphores, par quoi s’acquiert tout un effet de profondeur, de mouvement surtout, qui ne sont effectivement pas sans rappeler le geste de l’artiste sur sa toile. Anch' io son' pittore semble nous dire Henri Droguet qui face à l’ombre désespérante conçoit ici « des protocoles / pour mettre savamment  / l’invisible en couleurs / rouge hérissé  vert pointu  bleu tempête »

vendredi 11 mars 2016

CENDRARS ENCORE ET ENCORE ! UNE ÉTUDE DE LA PROSE DU TRANSSIBÉRIEN PAR COLETTE CAMELIN.

CENDRARS RUSSIE
KANDINSKY, LA VIE MÉLANGÉE, 1907
À la demande des Découvreurs Colette Camelin a accepté de livrer le texte d’une étude consacrée à la Prose du transsibérien et de la petite Jehanne de France, publiée en 1913 par Blaise Cendrars et Sonia Delaunay. Occasion pour nous de revenir dans ce blog sur celui qui se disait « un fort mauvais poète ».

Cette étude qui a vocation à éclairer le lecteur « bénévole » sur les multiples aspects de ce texte en bien des points fondateur de la modernité poétique a été complétée par nos soins de diverses références à la peinture de l’époque ainsi que d’images provenant de diverses publications qui permettront aussi de réfléchir sur la guerre russo-japonaise qui tient une place si importante dans la thématique complexe de ce poème initiatique.


mercredi 9 mars 2016

UNE SIMPLE JOURNÉE À PASSER SAINE ET SAUVE ! DOINA IOANID.


Doina Ionaid
Dorothea Tanning Birthday










Mais nous autres, jamais nous n'avons un seul jour
le pur espace devant nous, où les fleurs s'ouvrent
à l'infini. Toujours le monde, jamais le
Nulle part sans le Non, la pureté
insurveillée que l'on respire,
que l'on sait infinie et jamais ne désire.

RILKE
Huitième Elégie de Duino, 1922


« Que veulent-elles de moi, toutes ces femmes avec leur ventre de kangourou à peine dissimulé par des tabliers fleuris, leurs cheveux imprégnés d’odeurs moites, pourquoi m’invitent-elles à venir à leur côté, m’attirant avec leurs vies mutilées et pourquoi leurs histoires collent-elles à moi comme de l’huile brûlante, alors que je veux seulement qu’elles me fichent la paix et me laissent aller mon chemin ? »  Dans l’univers bien particulier de la poète roumaine Doina Ioanid, la relation qu’entretient l’être avec le monde est toujours captivante. Je veux dire un peu possessive. Et les frontières que dessinent les identités tout comme les moments successifs du temps se montrent la plupart du temps dangereusement poreuses.

Un mouvement qui n’est pas sans rappeler celui de la ruade du cheval entravé qui regimbe.


samedi 30 janvier 2016

POÈMES À LYRE. DE L’ODE À LA MÉLODIE.

POESIE LYRIQUE Charles de la FOSSE
Antoine Houlou-Garcia, nous a adressé il y a quelques semaines un texte consacré aux relations étroites que la poésie, depuis son origine, entretient avec la musique.

Nous en proposons ici la lecture qui ne manquera pas d'intéresser plus particulièrement ces classes auxquelles nous rappelons régulièrement que la poésie est un art qui réclame une intelligence sachant ne jamais se découpler d'avec la sensibilité.